La construction de la tour Triangle, futur gratte-ciel controversé qui s'élèvera à la porte de Versailles à Paris (XVe), a débuté, a annoncé jeudi 10 février, le groupe Unibail-Rodamco-Westfield (URW), promoteur de l'opération dont le coût est chiffré à 660 millions d'euros. Le projet, conçu par les architectes bâlois pritzkerisés Jacques Herzog et Pierre de Meuron, avait été dévoilé en 2008 pour une réalisation initialement prévue pour 2012. L’édifice devrait finalement être livré 14 ans plus tard, puisque son achèvement est désormais programmé pour le premier trimestre 2026.
"Nous maintenons un contrôle strict des investissements et des coûts, tout en continuant de développer de nouveaux actifs (...) Parmi ces actifs figure notre projet de bureaux de la tour Triangle à Paris, en partenariat avec AXA IM Alts, dont la construction a commencé", a déclaré le président Jean-Marie Tritant, dans le communiqué de résultats annuels du groupe.
Mercredi, après deux mois de travaux préparatoires, des silos de plusieurs mètres de haut avaient déjà pris place sur le chantier. Les travaux sont menés par le Belge Besix.
Avec 180 mètres de haut et 42 étages, la tour Triangle deviendrait une fois terminée le troisième bâtiment le plus haut de Paris, derrière la tour Eiffel et la tour Montparnasse. Triangle sera alors à égalité avec l’ensemble des tours Duos, conçues par Jean Nouvel et livrées récemment dans le XIIIe arrondissement.
Le projet a été validé en 2015 sous la première mandature d'Anne Hidalgo malgré la vive opposition de ses alliés écologistes et d'élus de droite dont Philippe Goujon, le maire (LR) du XVe arrondissement. "Le quartier va être sinistré pendant plusieurs années", s'est-il indigné auprès de l'AFP, dénonçant déjà un "ballet ininterrompu de camions qui vont délivrer du béton, quatre grues géantes..."
Le parquet de Paris a également ouvert en juin une enquête préliminaire pour "favoritisme" autour de la concession sur laquelle doit être bâtie la tour.
"Impact minimal"
Confié au groupe URW pour quatre-vingts ans, en échange d'une redevance annuelle de 2 millions d'euros versée à la mairie, le bâtiment doit abriter plus de 91 000 m² de surface, dont les trois quarts seront consacrés à des bureaux. Le projet prévoit également un hôtel de 130 chambres, une crèche et des commerces.
URW, qui travaille à se désendetter, a cédé 70% de ses parts dans le projet et l'opère en coentreprise avec l'assureur Axa.