La Communauté Urbaine du Grand Nancy a annoncé le rachat à Alstom-Moteurs d'une vaste friche industrielle, située au nord de la ville dans l'ancien quartier industriel, destinée à retrouver une "vocation urbaine".
Ces quelque 34.000 m2, "soit trois fois et demi la surface de la place Stanislas à Nancy", ont été rachetés "dans un esprit de solidarité" et "pour préserver la mémoire industrielle et humaine" de Nancy, a indiqué André Rossinot, président de la CUGN et maire de Nancy.
La transaction d'un montant de 2,750 millions d'euros, négociée depuis un an, a constitué "une sortie équilibrée" pour Alstom-Moteurs qui, en contrepartie, a accepté de rester dans la région en s'installant sur un site plus approprié à Champigneules, a indiqué Pierre Moisson, responsable d'Alstom Immobilier. Le groupe y emploie plus de 300 personnes pour fabriquer notamment des moteurs géants de paquebots qu'il était peu commode de produire dans un site industriel urbain.
Le terrain compte une douzaine de bâtiments hétérogènes d'intérêt divers, construits entre 1898, du temps de la Compagnie générale électrique, et 1990. L'immeuble de la direction générale qui comprend des boiseries de l'Ecole de Nancy et une halle de montage de 13.000 m2 pourraient être conservées, a laissé entendre M. Rossinot.
La Communauté urbaine bénéficiera par ailleurs de subventions de l'Etat et de la région d'un montant de 1,8 million d'euros pour déblayer et assainir le site, qui a été pollué "légèrement et sur de petites poches", selon les études des Domaines, par des huiles et du pyralène notamment.
Ces premiers travaux devraient permettre de rendre le site accessible au public pour 2005, lorsqu'y sera montée une exposition d'architecture dans le cadre de la célébration du Siècle des Lumières à Nancy.
Au-delà, le montant des travaux pour redonner, selon M. Rossinot, "une vocation urbaine à cette friche industrielle avec le maintien à la fois d'activités et d'habitats" n'a pas été indiqué.