« Lorsque nous avons ouvert notre CFA d’entreprise il y a cinq ans, saisissant l’opportunité offerte par la loi « Avenir professionnel » de 2018, il s’agissait d’initier nous-mêmes des jeunes à nos métiers, plutôt que debatailler à chercher des compétences chez nos concurrents ou dans d’autres secteurs », évoque Sébastien Botin, DRH de Socotec. A la rentrée de septembre, le centre du groupe spécialisé dans le testing, inspection, certification (TIC) a accueilli la huitième promotion de son parcours de vérificateur périodique des installations électriques.
« Nous avons commencé par lancer un cursus dans ce domaine, car il représente la plus grande partie de nos embauches, poursuit Sébastien Botin. Puis nous avons élargi notre offre de formation à d’autres métiers sur lesquels les ressources se font rares. »
Pallier des carences en matière de formation
A commencer par celui de technicien de diagnostics immobiliers, pour lequel le CFA propose un parcours certifiant de deux ans en alternance en partenariat avec ID School, une structure spécialisée dans les métiers du bâtiment, de l’environnement, de l’industrie et du numérique. « Nous avons également lancé à la rentrée une formation de chargé d’affaires en rénovation énergétique du bâtiment (Careb) pour notre filiale Socotec Smart Solutions », complète le DRH.
Autre nouveauté : le développement, en lien avec les enjeux de gestion des risques environnementaux, d’un parcours d’instructeur du droit des sols pour l’entité URBADS, « qui réalise pour certaines communes, en sous-traitance, l’instruction de différentes autorisations d’urbanisme ». L’occasion de pallier une carence concernant des métiers très pénuriques, « car il n’existe pas de cursus dédié », pointe Sébastien Botin. Avec pour conséquence « des embauches de personnes surqualifiées pour le poste qui ne tardent pas, ensuite, à démissionner. Nous visons un lancement de la formation début 2025 ».
Des diplômes accrédités par France Compétences
Quelque 100 jeunes occupent à ce jour les bancs du CFA maison de Socotec, mais le groupe ambitionne de doubler ses effectifs à l’horizon 2026. A cet effet, l’entreprise, qui dispose déjà d’une plateforme pédagogique pour les enseignements pratiques de 3 000 m2 à Dunkerque, projette d’en installer deux autres, à Montpellier et à Lyon, avant la fin de l’année. « Avec en outre des projets dans les cartons pour couvrir l’Ouest, près de Nantes, ainsi que l’Ile-de-France », annonce Sébastien Botin.
Socotec mise aussi sur la reconnaissance officielle de ses diplômes. En 2022, le CFA a déjà obtenu une accréditation de France Compétences pour délivrer son certificat diplômant dédié au métier de vérificateur périodique des installations électriques. Ce diplôme de niveau bac, délivré à l’issue d’un parcours d’un an, a ainsi été ajouté au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). « De quoi permettre de bénéficier de financements associés au titre pour le CFA, de faire reconnaître l’employabilité des diplômés, mais aussi de rendre le cursus plus attractif aux yeux des jeunes comme de leurs parents », souligne le professionnel des RH. Les formations d’instructeur du droit des sols et de Careb sont ainsi également en cours d’instruction par France Compétences.
« La principale difficulté quand on développe un CFA maison n’est pas tant d’accomplir les démarches présidant à sa création, mais de sourcer des apprentis », conclut Sébastien Botin, qui entretient pourtant déjà un réseau de 20 lycées professionnels, et s’appuie sur ses 200 implantations géographiques en France. « Pour permettre au centre de continuer à monter en charge, nous comptons aussi sur le bouche à oreille, qui nous aide à renforcer notre notoriété. »
A l’issue de leur parcours, les diplômés restent dans l’entreprise dans 98% des cas environ. Un vivier de recrutement parmi d’autres pour Socotec (6 000 salariés), qui intègre chaque année pas moins de 1 500 nouveaux collaborateurs.
