Le 27 juin, la Commission européenne a adopté une décision d'exécution concernant la liaison fluviale transfrontalière Seine-Escaut. Une étape importante pour la France et la Belgique, puisque cette décision fixe le calendrier de ce projet couvrant quelque 1.100 km de voies navigables à construire ou à élargir d'ici 2030. L'objectif : permettre le passage de convois fluviaux modernes de 4.400 tonnes.
Sont compris dans ce projet des aménagements sur la Seine, de Nogent-sur-Seine (Aube) au Havre (Seine-Maritime) en passant par Paris, sur l'axe Dunkerque-Valenciennes (Nord), les liaisons avec le réseau fluvial belge via la Lys et l'Escaut. Ainsi que le canal Seine-Nord Europe. Cette décision, saluée par la ministre des Transports, Elisabeth Borne, confirme donc la construction du canal, reconnaît la "vocation européenne" de l'intégralité du réseau Seine-Escaut. Sans compter qu'en plus du calendrier, elle ouvre la voie à des financements européens plus importants que prévus initialement.
Jusqu'à 50% des travaux financés par l'Europe
"L'Europe est engagée en faveur de la réalisation de la liaison Seine-Escaut, qu'elle finance dans le cadre du Mécanisme pour l'interconnexion en Europe 2014-2020 à hauteur de 50% du montant des études et de 40% du montant des travaux", a rappelé le ministère des Transports. Mais sur la période 2021-2027, pour laquelle le vote du budget n'est pas encore intervenu, cette liaison "pourrait être éligible à un taux maximal de 50% du montant des travaux", a-t-il ajouté dans le communiqué. Elle "marque ainsi clairement son soutien à long terme en faveur du canal, allant au-delà des mécanismes financiers européens actuels", complète la ministre.
De son côté, le directeur général de VNF accueille également positivement cette décision : "L'engagement pris par l'Union européenne à travers cet acte d'exécution est un signal très positif pour le transport fluvial en Europe. Il pose le cadre d'un financement pérenne de l'Union européenne au projet Seine-Escaut et démontre la solidité de ce projet partenarial pour lequel la France investit massivement".
Sur les 735 km concernés en France, le gros morceau est le futur canal Seine-Nord Europe, long de 107 km entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord). Évalué à près de 5 milliards d'euros, il doit faciliter le transport de marchandises entre les pays du Benelux et la région parisienne, et décharger l'autoroute A1.