"Un début d’inflexion (…) des évolutions vraiment positives": Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, s’est félicitée des constatations faites par l’observatoire national des ZUS dans dernier rapport. Pour autant, elle a reconnu être "extrêmement inquiète de l’impact de la crise économique dans les quartiers".
Les améliorations les plus nettes sont dans l’éducation : "pour la première fois depuis 2003, on a un vrai rattrapage des écarts scolaires", a assuré la ministre qui consacre presqu’un quart des crédits d’intervention de la ville à ce poste (soit 112 millions sur 500).
Par ailleurs, les quartiers ont profité comme les autres de la reprise économique. Le taux d’installation de nouveaux établissements en zones franches urbaines (ZFU) a été de 10 points supérieur à celui de leurs unités urbaines. L’emploi salarié a donc augmenté de 5% en ZFU en 2007 et les demandeurs d’emploi ont baissé de 10,5% par rapport à 2006, soit un niveau très proche du reste de la métropole. "A défaut de rattrapage, on notera donc que les populations de ces quartiers ne sont pas restées en dehors du mouvement" de reprise de l’emploi, a souligné Christine Boutin, ministre du logement et de la Ville.
Autre chapitre d’amélioration, la rénovation urbaine. 2007 a marqué une forte accélération dans les engagements de subventions accordés au titre du programme national de rénovation urbaine (PNRU) : "à elle seule, l’année 2007 représente 40% des engagements effectués depuis le début du programme" (2004). Le taux de signalisation de dégradations par les habitants d’immeubles en ZUS a baissé de 7 points entre 2002 et 2006, a précisé Mme Boutin.
Au 1er septembre, 453 des 557 quartiers déclarés éligibles au PNRU ont fait l’objet d’un projet validé en comité d’engagement (soit 81,3%) et 193 des 215 ZUS (89,76%) prioritaires sont engagées dans la rénovation urbaine, a indiqué Christine Boutin. "A ce jour, plus de 10,5 milliards d’euros sur une enveloppe de 12 milliards sont ainsi mobilisés au titre de ces opérations, hors contribution des collectivités locales et des bailleurs sociaux".
Pas d’abondement du PNRU
A ce sujet, Christine Boutin a estimé que le rapport du Comité d’évaluation et de suivi de l’ANRU qui "appelle se ses voeux un engagement massif et pérenne de l’Etat en faveur des quartiers sensibles", "n’est pas dans la réalité". "Il y aura les financements. Les 12 milliards seront financés. Ils seront abondés et l’Etat assumera ses responsabilités", a-t-elle assuré. Un amendement dans le projet de loi logement en cours de discussion "apportera toutes les garanties de l‘Etat sur le financement de l’ANRU. Les 12 milliards seront honorés", a répété la ministre avant de préciser toutefois à l’intention de ceux qui réclament une prolongation et un abondement du PNRU après 2013 que "pour l’instant, il n’est pas question d’aller plus loin que les 12 milliards" et qu’ "il est certain que les nouvelles demandes ne pourront pas être prises en compte".
Françoise Vaysse