Après la ligne 15 Sud du Grand Paris Express dont la mise en service est repoussée de six mois, c'est au tour du RER E de faire parler de lui. L'extension de cette ligne de train du quotidien vers Mantes-la-Jolie (Yvelines) va subir un nouveau retard avec une mise en service complète désormais prévue fin 2029 au lieu de fin 2026, même si une mise en service partielle aura lieu début 2027.
L'installation du « nouveau système de digitalisation de la signalisation et des aiguillages » rencontre des problèmes, a expliqué SNCF Réseau, maître d'ouvrage du projet, confirmant une information du Parisien. « Son développement et son déploiement sur le secteur de Mantes, très exigeant du fait de la densité du trafic local, ne sont pas suffisamment avancés à ce stade », a ajouté SNCF Réseau.
La facture augmente
Ces difficultés rendent impossible l'ouverture du service complet fin 2026, comme initialement prévu. L'ouverture aura donc lieu « en deux étapes », précise le gestionnaire d'infrastructure. Le RER E desservira Mantes-la-Jolie début 2027, avec seulement quelques trains par heure, puis fin 2029 un service complet avec six trains par heure en heure de pointe sera disponible. « Nous parler de 2030 pour un service plein d’Eole (le nom du projet d'extension du RER E à l'ouest de Paris), c’est vraiment un choc. On tombe de l’armoire », a réagi la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, dans Le Parisien.
« C’est un projet qui fait l’objet d’un investissement constant depuis des années, qui est en retard, qui est en surcoût de 50 %. Et quand on a épongé les surcoûts, les maîtres d’ouvrage m’avaient affirmé qu’il s’agissait des derniers retards. Donc moi, je l’avoue, je suis en colère », a-t-elle ajouté. Eole est désormais évalué à 5,4Mds€, contre 3,7Mds€ annoncés au démarrage, en 2015.
Une première extension avec un tunnel de 8 km entre la gare Saint-Lazare à Paris et Nanterre-La Folie en passant par La Défense, a été inaugurée en mai, juste avant les Jeux olympiques. « Le prolongement à Nanterre avant les Jeux olympiques n’a été tenu que par miracle, à cause de la fermeté de l’Etat », a assuré Valérie Pécresse, toujours dans Le Parisien. « Ma crainte, c’était que cette énergie absolument colossale qui avait été mise sur les JO pour que les trains arrivent à l’heure se délite après les Jeux. On y est », a-t-elle déploré.