Les appels d’offres pour l’aménagement de l’écoquartier Remafer vont être lancés avant la fin de l’année. L’objectif des partenaires L’Effort rémois, Ville de Reims et Reims Métropole, qui investissent 24 millions d’euros au total, est d’engager les travaux début 2011 pour ce projet primé en 2009 par le ministère de l’Écologie.
Il est vrai que jamais le bailleur social marnais n’avait procédé à une étude environnementale aussi poussée avant d’aménager un lotissement. La friche industrielle de 11,2 ha sur laquelle seront édifiés quelque 650 logements et 5 000 m² de surfaces commerciales et artisanales a été examinée sous toutes les coutures : hydrologie, bruit, champs électriques et magnétiques, sens du vent et bien sûr orientation par rapport au soleil constituent quelques-uns des paramètres ayant permis d’en dessiner les contours. L’architecte Vincen Cornu, assisté du paysagiste Christophe Delmar, a notamment axé son travail sur l’étude des masques pour éviter qu’un immeuble ne pâtisse de l’ombre portée d’un immeuble voisin.
En bon écoquartier qui se respecte, Remafer (du nom de l’usine qui se trouvait autrefois sur le site) fera la part belle aux matériaux de construction naturels : bois, laine de bois, paille, chanvre et même tissu recyclé pour l’isolation. L’objectif est de réaliser des constructions 100 % recyclables. Tout un jeu de noues aboutissant à un bassin de récupération des eaux pluviales tirera parti de la pente naturelle du terrain. Le bâti mixera petits collectifs (environ 500 logements) et maisons individuelles ou en bandes, le tout aux normes BBC. Certains logements pourront même être qualifiés de passifs.
Une promenade coupant en diagonale le quartier constituera l’épine dorsale du projet, lequel comprend aussi l’aménagement d’un parc urbain de deux hectares.
Une bande, un architecte
L’une des originalités du programme tient au fait que l’écoquartier sera construit bande par bande — il y en a sept en tout —, et que chacune sera prise en charge par un architecte différent, choisi de gré à gré. Une astuce qui permettra à L’Effort rémois de faire travailler chacun des architectes à la fois sur du logement collectif et sur du logement individuel. Objectif : atteindre une diversité des volumes telle que cet écoquartier ressemble à un quartier classique qui aurait évolué un peu au hasard de ses constructions, démolitions et reconstructions au fil du temps.
