L'ambition bien trempée de Verrissima

Presque centenaire, le fabricant de verres plats investit 3 M€ afin de tirer profit de normes de sécurité à venir en 2021.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Jonathan Metz, président de Verrissima, table sur les innovations techniques et les nouveaux besoins en matière de verre sécurisé.

Né en 1923 dans le giron des prestigieuses manufactures auxquelles elle fournissait des sous-verres, Verrissima accélère sur ses nouveaux marchés du bâtiment et de la cuisine équipée. Le fabricant lorrain de verre plat (138 collaborateurs pour 18 M€ de chiffre d'affaires en 2018) mobilise à ces fins plus de 3 M€ d'investissement d'ici à 2020. L'enveloppe vise à augmenter la superficie de ses ateliers à Goetzenbruck (Moselle), son siège historique et à se doter de nouvelles capacités industrielles notamment dans le verre trempé.

L'enjeu est double. Il s'agit d'abord pour l'entreprise familiale d'accompagner la demande des fabricants de fermetures. « Dans les années 2000, une centaine de panneaux de portes d'entrée sortaient chaque année de nos ateliers. Aujourd'hui, c'est notre niveau de production par jour », indique Jonathan Metz, président de Verrissima.

La suppression du crédit d'impôt transition énergétique (CITE) sur les ouvrants n'a toutefois pas été sans impact sur l'activité du verrier. Habituée à des niveaux de progression à deux chiffres, la société a dû se « contenter » l'an passé d'une progression de 6 %. Alors, pour préserver sa croissance et se démarquer de ses concurrents nationaux, la PME joue la carte des décors complexes, hautement personnalisables par sablage, collage de pièces décoratives, gravure, impression numérique, vitrail… En novembre 2018, elle a laissé le champ libre à cinq jeunes artistes issus de la Haute Ecole des arts du Rhin de Strasbourg. Leurs créations trônent dans l'atelier d'impression numérique.

Croissance externe

Parallèlement Verrissima anticipe les besoins du marché en verre trempé : des verres de sécurité jusqu'alors principalement utilisés dans l'univers de la salle de bains et de l'agencement intérieur (portes, cloisons, etc. ). « Une réglementation européenne attendue à l'horizon 2021 rendra obligatoire l'emploi de ce matériau très résistant à partir d'une hauteur d'un mètre. Cela nous ouvre un marché illimité », s'enthousiasme le dirigeant.

L'entreprise a intégré récemment le procédé de trempe. Celui-ci consiste en une opération de chauffe à plus de 600° C, suivie d'un refroidissement brutal. Cette compétence a été acquise v i a le rachat il y a deux ans d'une filiale du belge AGC Glass Europe, implantée côté alsacien. La mise en service d'un four de trempe supplémentaire, prévue ce mois-ci, prépare d'ores et déjà l'évolution de ces marchés.

La dynamique actuelle de Verrissima s'illustre par son niveau de recrutement : 25 personnes en 2018. Il se reflète également dans son appétence pour les acquisitions. A l'automne dernier, sa filiale dédiée à la pose et à l'agencement de produits dans le Grand-Est (cabines de douche, cloisons, vitrines, etc. ) a fait main basse sur la société bas-rhinoise Miroiver. Le verrier se dote ainsi d'une cinquième agence aux portes de l'agglomération strasbourgeoise.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !