Fin 2018, le promoteur Habside en groupement avec Marciano Architecture et le bureau d’études ICHD (Nicolas Ceccon), remportait l’appel à projets de la Société publique locale de l’air métropolitaine (Soleam) pour aménager l’îlot-phare de la ZAC Vallon Régny dans le sud de Marseille.
Situé au centre du futur quartier (34 ha ; 96 000 m² de bâti) aménagé par l’agence Nicolas Michelin et Associés (Anma), l’îlot baptisé « Le verger » est à l’articulation entre le grand paysage et le tracé du Boulevard Urbain Sud, ainsi qu’en surplomb du futur parc de la ZAC. La place publique prévue sur son emprise devient ainsi un belvédère.
Ce contexte a conduit le groupement de promoteur-concepteur à proposer une ferme urbaine. Lieu de convergence et vitrine du futur quartier, elle comprendra des serres de production en agriculture raisonnée et deux halles : un marché alimenté par les fruits et légumes produits sur place et une halle gourmande conçue sur le modèle des « food-courts ». A cet élément du programme s’ajoutent un immeuble en R+10 (3600 m² SDP) abritant 80 logements, et un autre tertiaire, plus petit, (2500 m² SDP) réservé en priorité aux entreprises travaillant sur les thématiques de l’agriculture urbaine (foodtech).
Mission d’agriculture urbaine
L’ambition est en effet de proposer une « ville nature » qui proposera un cadre de vie renouvelé où l’habitant et le salarié pourront consommer ce qui est produit sur place. Cette spécificité conduit aujourd’hui le promoteur à lancer, à son tour, un appel à candidatures pour une mission d’agriculture urbaine.
La remise des offres est prévue le 12 juin. Habside compte sélectionner, seul ou en groupement, un candidat qui sera chargé d’exploiter et de gérer la production agricole dans les serres. Il attend « une production de bon niveau technique ». Des réponses intégrant l’aquaponie sont possibles. Un espace pour la production piscicole est en effet prévu dans le projet.
Ecosystème
Elément du programme amené par le groupement lors de l’appel d’offres de la Soleam, le projet de ferme urbaine est aujourd’hui finalisé après quatre années de recherche et développement en collaboration avec la foncière Immo Mousquetaires autre membre du groupement.
Les serres de production (1600 m²) seront posées sur le toit des deux halles qui donneront toutes deux sur la place principale du futur quartier. Celle qui abritera le marché sera construite aux pieds des deux immeubles résidentiel et de bureaux. La halle gourmande sera, elle, implantée perpendiculairement à cet axe.
Pour l’architecte Rémy Marciano, qui a amené cet élément du programme, cette idée de développer des circuits courts à l’échelle d’un quartier trouve tout son sens dans un monde bouleversé par la crise sanitaire.
« Celle-ci a montré notre dépendance. Produire sur place nous rend plus autonomes et surtout permet de renouer avec une tradition maraichère aujourd’hui disparue à Marseille, de reconnecter les habitants à leur environnement en leur proposant de consommer au plus près de chez eux des produits de saison. On consomme ce qu’on a produit sur place sans avoir à se déplacer pour acheter ailleurs. Cela a la vertu de créer un écosystème. On peut imaginer un lien avec les jardins partagés qui seront créés dans le parc. Une autre façon de créer un lien social et de penser la vie de quartier », témoigne-t-il.