Doté d’aménagements devenus vétustes et frappés par l’érosion des plages, le littoral sud de Marseille a besoin d’être repensé. Tout juste désigné lauréat de l’appel d’offres lancé en octobre dernier par la Ville de Marseille, le groupement emmené par l’agence d’urbanisme et de paysage Ter(1) donnera des pistes pour rendre plus agréable et accessible 3 km de côte : du port de la Pointe rouge au stade municipal Florence-Arthaud au Roucas Blanc. Les autres enjeux sont l’adaptation au changement climatique et de redonner de la cohérence sur cette partie de la façade maritime dont les abords ont été urbanisés « sans vision d’ensemble ni maillage viaire, par opportunités successives, alternant enclaves résidentielles, pôles commerciaux, noyaux villageois, maisons de ville et cabanons. (…). L’offre de services de cet espace public littoral, vieillissante et saturée n’est plus adaptée à l’accueil de tout public, à la diversité des fonctions et la confrontation à des pics de surfréquentation saisonnière », peut-on lire dans l’appel d’offres.

La Ville de Marseille veut réaménager 3 km sur la façade littorale, entre le stade nautique du Roucas Blanc et le port de la Pointe Rouge. © Ville de Marseille
Dans le plan-guide d’aménagement et de développement durable, dont le rendu est attendu à la fin de l’année, l’Agence Ter et ses associés au sein du groupement lauréat devront donner des réponses à ces problématiques. En outre, ce schéma permettra de proposer à l’Etat un document-cadre à la même date. Celle-ci correspondra au début des échanges qui détermineront le renouvellement des concessions du littoral.
Co-construction
Fidèle à sa pratique de la co-construction, la Ville a demandé une forte implication des habitants dans l’élaboration du plan-guide au travers de trois balades urbaines sensibles et trois ateliers, dont un avec des publics scolaires dans une approche de la ville à hauteur d’enfants. La concertation ne se limitera pas aux riverains du littoral sud. Le groupement mettra en place un dispositif mobile capable de se déplacer dans les 16 arrondissements de la cité phocéenne. Car cette partie de la façade maritime, bordée de commerces, cafés et restaurant et composée du parc balnéaire Borély, espace public de 50 hectares gagné sur la mer avec les déblais du chantier du métro, ainsi que de tout un chapelet de petites plages, est très fréquenté des Marseillais.
La démarche « sera aussi l’occasion d’étudier les besoins en commercialité de la zone, de concert avec les commerçants et leurs organisations représentatives », précise la Ville.
Les grands axes du plan-guide
• Aménager avec le changement climatique : développer des solutions résilientes face à l’érosion côtière et à la montée des eaux mais aussi à l’intensification des évènements climatiques.
• Donner une unité au site : créer une cohérence entre le site d’intervention, son environnement urbain et son espace naturel.
• Qualifier les usages présents et futurs : améliorer les offres balnéaires, sportives et touristiques tout en diversifiant et renforçant l’économie locale.
• Apaiser les déplacements : promouvoir des modes de transport durables et organiser la place de la voiture.
• Renforcer la nature en ville : développer des continuités écologiques et améliorer la qualité de l’eau.
(1) Avec L’Adeus, Artelia, Richez Associés, Sens de la Ville et Madehok.