« Je veux rendre les Havrais fiers de leur ville »

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Vous êtes maire de la ville du Havre depuis onze ans et président de la communauté d’agglomération depuis cinq ans. Est-ce un gage de dynamisme pour la région havraise ?

L’apport d’une communauté d’agglomération a longtemps suscité du scepticisme. Pour deux raisons. D’abord, le poids démographique de la ville du Havre, qui représente près de 80 % de la population. Ensuite, les principales villes de l’agglomération sont politiquement positionnées à gauche. Nous avons trouvé un terrain d’entente avec leurs maires en prenant une initiative qui a surpris. Le Havre ne représente que 40 % des sièges au sein du bureau et du conseil de la Codah. Ce n’est plus une ville dominatrice, mais fédératrice. Même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, les polémiques sont rares et le dialogue souvent consensuel. Un exemple ? La construction simultanée des trois piscines olympiques.

Dans tous les projets de l’agglomération en gestation, on ressent une volonté de qualité, d’exemplarité. Vous voulez marquer Le Havre de votre passage ?

Je souhaite inscrire Le Havre dans la cour des grandes métropoles maritimes européennes. Dans ce registre en France, il n’y a que Marseille et Le Havre. Je veux rendre les Havrais fiers de leur ville. D’où le choix architectural pour le projet Odyssey 21, mais aussi pour le complexe aquatique qui lui fera écho, ou encore l’inscription des quartiers Perret et de la Reconstruction au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco obtenue en juillet 2005. Ce dossier, un peu provocateur, avait au moins le mérite de son extrême originalité.

Avez-vous les mêmes ambitions pour le futur TCSP ?

Sur ce dossier, on pourrait dire que nous sommes en retard. Mais la Reconstruction d’après guerre a fourni de nouvelles voies de circulation et des possibilités de stationnement qui n’existent pas ailleurs en France. Il n’y avait donc pas urgence. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les études techniques et financières avancent. Les choix seront faits au début de l’été. Loin de toute hypocrisie, deux aspects sont à prendre en compte pour ce type de projet. D’une part, l’image. Et, sur ce point, le tramway aurait ma préférence. D’autre part, le calendrier électoral. Raisonnablement, compte tenu des nuisances d’un tel chantier, le rétro planning devra se caler entre 2008 et 2013.

Doit-on placer le projet des plateaux nord-ouest dans le même esprit ?

Oui, en termes d’ambition. Ce secteur de 40 hectares sera bien desservi grâce à la rocade nord bientôt achevée et au TCSP. Il comprendra une partie privée, avec le futur hôpital et un important pôle de santé, mais aussi de nouvelles activités et un quartier que je souhaite exemplaires en termes de développement durable. L’aménagement a été confié à la Shema. Il devrait inclure la construction de 400 à 500 logements selon les critères HQE, un peu à l’image de ce qui s’est fait à Fribourg, en Allemagne.

Quels espoirs fondez-vous en matière universitaire pour votre ville ?

Le Havre ne sera jamais une grande ville universitaire. Mais la jauge de 9 000 à 10 000 étudiants paraît raisonnable, voire envisageable. L’inauguration récente de la nouvelle bibliothèque universitaire m’a donné l’occasion de m’entretenir une nouvelle fois avec François Goulard, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Le dossier le plus avancé serait celui de la création d’un premier cycle décentralisé de Sciences po, comme c’est déjà le cas dans d’autres villes de France. Nous pourrions accueillir environ 200 étudiants, en partie étrangers, pour un enseignement tourné vers les langues asiatiques et le commerce international, en cohérence avec nos activités portuaires. En deuxième lieu et à moyen terme, un regroupement de nouvelles activités dans les quartiers sud paraît également cohérent. On pourrait y retrouver une école dentaire, rattachée bien sûr au CHU de Rouen, l’IUT de Caucriauville, dont les locaux actuels pourraient devenir un centre de formation permanente et aussi la nouvelle Ecole nationale de la marine marchande.

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