Gilles Dumolard, nouveau président de BTP 38, dévoile sa politique. Elu à la mi-janvier à la tête de la fédération du BTP de l'Isère, Gilles Dumolard, P-DG de la SA de plomberie-sanitaire-génie climatique Dumolard (Grenoble), va présider pendant trois ans aux destinées d'une structure professionnelle qui regroupe 450 entreprises pour 13 500 salariés. Il reprendra les dossiers sans peine, pour les avoir défendus pendant plusieurs années comme président adjoint.
Il entend ainsi mener énergiquement à son terme « l'énorme travail » accompli par le président sortant, Charles Jehlicka, pour éliminer les offres anormalement basses. Désireuse de sortir de cette « spirale des pratiques suicidaires », la Fédération veut non seulement soutenir la relance d'un projet de loi dans ce sens, mais aussi faire avancer les choses sur le terrain isérois. En « farouche partisan » de la signature de conventions avec les maîtres d'ouvrage publics, le nouveau président ne désespère pas d'y parvenir en Isère, à l'instar de ce qui se pratique dans les départements de l'Ardèche, de la Drôme ou du Rhône. « La situation est ici plus rigide qu'ailleurs. On a le sentiment que les maîtres d'ouvrage se protègent par excès, en appliquant mécaniquement le Code des marchés publics. Cela ressemble à une solution de facilité, choisir le moins-disant pour éviter d'avoir à se justifier », explique Gilles Dumolard.
Deux priorités : la communication interne et externe
A quelques semaines des élections régionales et cantonales, le nouveau président ne manquera pas non plus de pousser les feux auprès des candidats, estimant que la décision politique contribue, tout autant que les paramètres économiques, au niveau d'activité. En effet, s'il lui semble que la situation locale cesse de se dégrader, il se garde encore de parler de relance : il persiste à s'inquiéter des difficultés qui ont fait tomber l'effectif départemental du BTP de 34 000 à 17 000 salariés en une quinzaine d'années.
Il situe à son juste niveau l'impact des grands chantiers en cours de lancement, et souligne, par exemple, que les entreprises locales ne peuvent espérer accéder en direct qu'à seulement 10 % des 400 millions de francs qui seront investis dans le futur palais de justice. Son ouverture dans le quartier d'affaires Europôle est annoncée pour l'an 2000.
« D'autres entreprises locales pourront se positionner sur cette affaire, mais dans le cadre de la sous-traitance. Cependant, on peut se demander ce qu'il restera de la marge... Il est dommage que certaines conditions d'accès au marché très contraignantes contre lesquelles nous avons tenté de lutter aient été maintenues par le maître d'ouvrage, déplore-t-il. Ces conditions ont interdit à nos entreprises de se positionner en direct. Alors que maintenant il leur est possible d'être acceptées en tant que sous-traitantes. »
C'est dans ce contexte que Gilles Dumolard fait du renforcement de la communication interne et externe et de l'amélioration de la vie des sections professionnelles et géographiques ses deux priorités au sein de la Fédération.
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Gilles Dumolard, président de BTP 38 : «Une solution de facilité, choisir le moins-disant pour éviter d'avoir à se justifier .»