Du terrain pour être au plus près des situations de travail et du digital pour toucher le plus grand nombre. Voici les deux jambes sur lesquelles l’OPPBTP prévoit de marcher avec son plan Horizon 2025, adopté en octobre dernier et dévoilé le 25 janvier.
Les enjeux ne changent pas par rapport au plan stratégique précédent : “poursuivre la mobilisation des entreprises et de leurs salariés, faire baisser les accidents graves et mortels, relever le défi des conditions de travail et de leur amélioration”. Les outils retenus pour les relever sont actualisés.
Sur le terrain, l’organisme compte notamment organiser deux à trois campagnes nationales par an sur sept thématiques prioritaires : les chutes de hauteur (seul thème prioritaire du dernier plan mais toujours d’actualité puisqu’il s’agit de la deuxième cause des accidents mortels après les trajets), le risque routier professionnel, les risques chimiques, les troubles musculo-squelettiques, les heurts engins-piétons, l’hygiène et l’intérim.
Les syndicats de salariés avaient aussi mis en avant la question des risques psychosociaux. Mais comme ils ont “une bien moins grande prévalence dans le BTP” et que l’OPPBTP “n’a pas beaucoup de compétences dans ce domaine”, explique son secrétaire général, Paul Duphil, le sujet, avec celui des addictions, est laissé aux autres acteurs (services de santé au travail et Anact notamment).
Nouvelles technologies
Côté digital, l’organisme, qui fêtera ses 75 ans cette année, prévoit, entre autres, de développer des applications supplémentaires. Il compte également “accompagner” les nouveaux métiers et ceux à venir puisque des tâches évoluent (utilisation de nouveaux matériaux du fait de la transition énergétique, par exemple). Il prévoit aussi de procéder à des expérimentations de nouvelles technologies, comme les EPI connectés ou les exosquelettes par exemple.
Autre orientation : former les jeunes, les nouveaux dirigeants et les intérimaires. “L’ambition est de garantir autant que faire se peut que tous les nouveaux entrants dans nos métiers aient le niveau de compétences en prévention adéquat pour contribuer à la sécurité de tous”. Au sujet des intérimaires, l’OPPBTP souhaite continuer de soutenir le déploiement du PASI (passeport sécurité intérim), détenu aujourd’hui par 20 000 personnes, et “dont les premiers bénéfices en termes de baisse de sinistralité” se font déjà ressentir, d’après les entreprises qui y ont recours.
Performance
Enfin, l’organisme veut continuer de militer pour le changement de paradigme d’une “prévention subie à une prévention désirée”, résume Paul Duphil. Pour y parvenir, l’idée est d’utiliser l’argument de la performance globale (bénéfice financier compris) pour inciter les employeurs à mener une politique de prévention. L’OPPBTP souhaite donc poursuivre les travaux sur les études de cas pour enrichir sa base de données qui sert d’argumentaire, et même développer “la culture économique” des préventeurs.