La labellisation d’Infr@2050 comme pôle de compétitivité est une annonce d’importance pour le secteur des travaux publics. La nouvelle a été annoncée lundi 27 mars 2023 par Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie de France, à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’Association Française des Pôles de Compétitivité. Porté par les clusters Indura (Auvergne-Rhône-Alpes), Ecorse TP (Bourgogne-France-Comté) et l’Irex (institut pour la Recherche Appliquée et l’expérimentation en Génie-Civil), et soutenu par Syntec-Ingénierie et la FNTP, Infr@2050 est un pôle de compétitivité dédié aux travaux publics et aux infrastructures.
Aucun nouveau pôle de compétitivité n’avait été labellisé depuis 2008, et Infr@2050 fait partie des deux heureux élus. Pour Franck Gautheron, directeur général d'Indura depuis 12 ans, c’est une excellente nouvelle : « Nous n’avions pas de pôle de compétitivité dans le secteur des travaux publics, seulement dans celui du bâtiment. Cela manquait à la profession. »
Accélérer le développement des travaux publics
Un pôle de compétitivité, c’est d’abord la reconnaissance des spécificités techniques du secteur des travaux publics, mais aussi de ses besoins en termes d’innovation. Pour Indura, les missions resteront sensiblement les mêmes : « justifier, améliorer et développer le standard d’application des marchés sur des sujets très pointus. Mais aussi accélérer le développement du secteur grâce à la collaboration d’entreprises », résume Franck Gautheron. Le pôle de compétitivité devra aussi animer un réseau d'entreprises et de laboratoires de recherches, « notamment pour faire en sorte de partager les priorités, les enjeux de la filière et que les laboratoires s’approprient chaque innovation », précise le directeur général d’Indura.
En dehors de ces missions, « le pôle de compétitivité est avant tout un moyen de nous ouvrir des portes », continue le directeur général. Ces portes, ce sont les appels à projet d’innovation que lance l’Etat, et un pôle de compétitivité a un rôle à jouer en amont sur ce point : « Nous avons aussi une casquette de lobbyiste, explique Franck Gautheron. Nous communiquons à l’Etat les besoins de notre filière afin qu’il puisse lancer des projets d’innovation les plus adaptés à notre secteur. » Ces appels à projet d’innovation lancés, l’Etat se repose ensuite sur les pôles de compétitivité pour les labelliser : « Un groupe d’experts évalue les projets, leur donne une note, et les labellise ou pas. Cette labellisation prouve que les dossiers répondent aux objectifs du pôle de compétitivité et assure de leur qualité. » Libre ensuite à l’Etat de choisir un ou plusieurs projets labellisés en fonction des financements disponibles. Précédemment, les clusters devaient répondre aux appels à projet d’autres secteurs et labelliser les projets grâce à d’autres pôle de compétitivité.
« L’augmentation des appels d’offre nous nourrit »
Le secteur des travaux publics et des infrastructures gagne ainsi en indépendance, et devrait pouvoir accélérer son développement : « L’innovation et la différentiation technologique constituent les fondements de notre secteur, et l’augmentation des appels à projet nous nourrit. » Bénéficiant chaque année de 900 000 euros, Infr@2050 devrait s’attaquer plus particulièrement aux enjeux de la transition écologique, de l’eau, de la décarbonation des mobilités, ainsi que de l’énergie et de la transition numérique.
Infr@2050 est labellisé pour deux ans sous condition d’une structuration effective, un aspect qui ne fait pas douter Franck Gautheron : « Nous sommes labellisés, nous allons à présent faire le nécessaire pour avoir la structure demandée. » Une confiance qui s’explique aussi par l’importance que devrait avoir ce pôle de compétitivité : « L’Etat reconnait l’excellence technique et technologique de notre secteur, ainsi que son rôle sociétal. Nous en sommes très fiers », conclut Franck Gautheron.