Les systèmes d'informations géographiques (SIG) ont la cote auprès des collectivités. Ces outils informatiques permettent aux élus de mieux appréhender leurs territoires. La mutualisation de données très variées offre une vision inédite des problématiques et facilite les prises de décisions et la gestion quotidienne des services. Elle facilite aussi les échanges avec d'autres partenaires publics ou privés, comme EDF ou les entreprises de construction. Quimper Communauté, qui réunit autour de Quimper six communes du Finistère (89 000 habitants, 28 hectares), fait figure de référence en matière de SIG. Elle est considérée comme l'une des premières structures disposant de suffisamment d'antériorité pour valoriser les bénéfices, y compris financiers, de la solution.
Les travaux sur les données géographiques ont été initiés par Quimper dès 1995. « Nous avons créé une cellule au sein de la direction du développement urbain pour aborder les problématiques urbaines de manière concertée. Ces réflexions ne s'arrêtant pas aux frontières municipales, nous avons ouvert en janvier 2003 nos informations à la communauté de communes et installé les bases d'un SIG communautaire, détaille Alain Gérard, sénateur-maire de Quimper et président de Quimper Communauté. En septembre 2005, un schéma directeur a été créé. Il précise les orientations de l'outil pour la période 2006-2009. Il prévoit aussi le transfert complet du SIG et de son équipe technique à Quimper Communauté en janvier 2007 ». Pour le sénateur-maire, l'objectif sera aussi d'équilibrer les coûts de fonctionnement (le budget 2006 incluant la maintenance du SIG, l'acquisition de nouvelles données et les frais de personnel : 250 000 euros) actuellement assumés à 80 % par la Ville de Quimper.
Numérisation des plans cadastraux. Techniquement, l'outil repose sur une base de données Oracle et un ensemble de logiciels édités par ESRI, spécialiste du traitement dynamique d'informations géographiques. « Il se compose d'environ 250 couches de données superposables. La numérisation des plans cadastraux de l'ensemble des communes en constitue le socle, explique Joël Landuré, ingénieur responsable du SIG de Quimper Communauté. Nous y avons ajouté les données de références de l'Institut géographique national, des plans topographiques ainsi qu'un référentiel des voies communales. Ce dernier travail a duré un an et demi, mais il s'est avéré capital : imaginez que sur les 1 400 voies de Quimper, 300 n'apparaissaient sur aucune carte » !
Croisements de données. Sollicitant l'ensemble des services communaux, l'équipe SIG a ensuite intégré les données métiers provenant des logiciels de gestion des espaces verts, du mobilier urbain ou encore de l'assainissement non collectif. Elle s'est occupée de la numérisation des plans d'occupation des sols, des plans locaux d'urbanisme et du géoréférencement de leurs règlements. « La manœuvre permet aujourd'hui au service instruisant un permis de construire de consulter sur un seul écran l'ensemble des plans et les règlements associés », commente Joël Landuré. Le SIG s'appuie enfin sur les données communiquées par des partenaires publics ou privés : DDE, EDF, GDF, RTE, Compagnie générale des eaux, Nantaise des eaux. « Par exemple, un partenariat est noué avec la Police nationale. Un outil cartographie positionne automatiquement les déclarations en main courante au commissariat. La superposition des zones où sont signalées des dégradations avec le plan du réseau d'éclairage public permet, par exemple, de visualiser si une rue est plus taguée parce qu'elle est mal éclairée. Et cet outil d'aide à la décision sert aussi à optimiser l'éclairage. Depuis trois ans, nous réalisons une économie annuelle de 250 000 euros sur notre consommation en répartissant mieux la puissance lumineuse » !
S'il sert essentiellement en interne (par exemple, le cadastre est consulté 2 000 fois/mois par les personnels communaux et de la communauté de communes), le SIG est accessible via Internet depuis février 2005. Du coup, les données géographiques intéressent d'autres populations : les responsables de réseaux prévoyant le raccordement d'un nouveau lotissement, les notaires pour les actes d'urbanisme ou tout simplement des particuliers. En mai, le site a reçu quelque 2 600 visiteurs et affichait une moyenne de 15 plans cadastraux téléchargés par jour.
www.quimper-communaute.fr
www.esrifrance.fr

