Ils construisent l’agglomération de 2010

Elus, bailleur social, architectes, entrepreneur... Ils sont, parmi d’autres, les acteurs clés de la nouvelle génération de projets.

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PHOTO - AGG Port JP Turon DER.eps

Le discret Jean-Pierre TuronMaire (PS) de Bassens et vice-président de la CUB chargé de l’eau et de l’assainissement

L’allure effacée, Jean-Pierre Turon est un passionné de la politique. Il est devenu un des poids lourds de l’équipe Rousset à la CUB où il entré en 2001. Maire de Bassens, retraité de l’Education nationale « après avoir exercé à temps complet jusqu’au dernier jour », aime-t-il à rappeler, cet élu gère l’assainissement, le deuxième budget d’investissement de la CUB. C’est aussi lui qui conduit l’actuelle renégociation quinquennale du contrat de l’eau avec la Lyonnaise « l’esprit libre et les idées claires », explique-t-il. Il parcourt souvent seul, son éternel sac en bandoulière, les allées des salons professionnels liés à sa délégation, « pour me faire ma propre idée », dit-il, l’œil vif. A 63 ans, cet agrégé de géographie, spécialiste de l’histoire économique et sociale de la rive droite donne toute sa mesure. Partisan du oui au Traité européen, il est indigné du refus de la mixité sociale de certains maires. Il a beaucoup œuvré, dans l’ombre, pour la mise en place des dispositifs d’économie de la ressource en eau en Gironde. Et rêve de nouveaux projets industriels sur le port qui occupe le tiers de sa commune.

L’innovateur Jean-Luc Hoguet Directeur général de Domofrance

Il a tellement cru qu’il emporterait le concours de la Berge-du-Lac qu’il garde de l’amertume d’avoir vu écartés son projet et ses tours contemporaines… Son père, député, a organisé la profession d’agent immobilier. Le fils est devenu une personnalité du mouvement HLM français. Il est entré chez « Domo » il y a 36 ans. Et a fait de cette SA bordelaise, filiale du CILG, une des plus importantes entreprises sociales pour l’habitat de France (19 000 logements, 170 millions de chiffre d’affaires). Renouvellement urbain, charte de qualité de services et bail à réhabilitation hier, habitat individuel dense aujourd’hui, location-accession via une SCI demain… Les équipes de Domofrance anticipent souvent la tendance. A 59 ans, Jean-Luc Hoguet a encore de gros projets sur l’agglomération. A Bègles pour son projet Terre Sud, une ZAC HQE de 60 hectares, et rive droite, du côté de la Bastide où le foncier bientôt disponible attise toutes les convoitises. Ce Girondin dans l’âme reste pourtant un partisan d’un rôle actif de l’Etat dans la politique du logement, adepte au final de la « déconcentralisation » aujourd’hui à l’œuvre. C’est aussi un maître d’ouvrage qui défend l’architecture et les architectes. Il le prouve localement.

Le réalisateur Etienne Parin Directeur du projet de villes des Hauts-de-Garonne

«Vous allez entendre quelque chose d’intelligent », disait Chaban lorsqu’Etienne Parin, alors son opposant au conseil municipal de Bordeaux, prenait la parole. Cet architecte de formation et urbaniste de profession de 57 ans a démissionné de ses mandats pour animer une œuvre collective, le renouvellement urbain des Hauts-de-Garonne. C’est d’abord un homme d’action. Souriant, positif, il s’est pris de passion pour ce grand projet des villes qu’il a d’abord élaboré avec les maires de la rive droite. Habile négociateur, il manage avec efficacité ce projet lourd, enfin en phase active de réalisation. Et n’hésite pas à solliciter les plus grands cabinets d’organisation pour piloter les 280 opérations d’un programme de six ans et de 600 millions d’euros. Etienne Parin et sa petite équipe ont l’énergie d’une petite CUB à eux tout seuls. Lui veut d’abord finir le job, mais songe déjà, secrètement, à de nouveaux horizons.

Le laboureur Michel Duchène Adjoint (UMP) au maire de Bordeaux

Cet ancien directeur de campagne présidentielle d’Antoine Waechter est tombé sous le charme politique de Chaban d’abord puis d’Alain Juppé qu’il est fier d’avoir servi tous les deux : « Ce sont deux hommes d’Etat capables de prendre des décisions d’intérêt général qui ne sont pas conformes à leur intérêt politique », témoigne t-il. Avec le second, il a d’abord sillonné toute la ville à la rencontre des associations, en démineur et en pédagogue des politiques municipales. Cet intellectuel « établi » à ses débuts dans plusieurs usines de l’agglomération aime la confrontation. Il a aujourd’hui en charge l’urbanisme. Une vieille passion pour l’ancien libraire alternatif qui œuvre, à 53 ans, sans relâche pour la réussite du projet urbain de Bordeaux. Il reconnait volontiers les limites du PLU dans une ville où l’échoppe est reine

Les architectes tendances Brochet Lajus Pueyo Agence d’architecture BLP

L’insertion urbaine du tramway, c’est eux. La berge du Lac aussi. La reconversion du centre de tri postal Art déco de la gare Saint-Jean, encore eux. Olivier Brochet (49 ans), Emmanuel Lajus (48 ans) et Christine Pueyo (47 ans) agacent, mais ils gagnent, et pas seulement à domicile… L’agence achève le chantier du musée de l’Orangerie à Paris et pilote la construction du nouvel hôtel des services du conseil général du Lot. Elle est la seule équipe française retenue (parmi quatre) pour la construction de la nouvelle capitale administrative de la Corée du Sud. BLP s’inscrit dans la tradition de l’école bordelaise : « Nous proposons une écriture architecturale moderniste, contemporaine mais nous savons l’adapter à l’histoire et à l’identité des territoires », explique Emmanuel Lajus. La clé de leurs succès.

Le lauréat Alain Denat Directeur régional Sud-Ouest GTM Construction

Alain Denat vient de réussir un gros coup. Quand les élus confirmeront en février le verdict de la commission d’appels d’offres de vendredi dernier, c’est bel et bien le groupement qu’il a constitué autour de GTM Génie civil et services qui sera désigné pour la construction du pont Bacalan-Bastide. Un beau coup pour ce Toulousain de 52 ans, patron du groupe (1 000 salariés, 160 millions d’euros de chiffre d’affaires) dans le Sud-Ouest, installé à Bordeaux depuis juillet 2002. Alain Denat est un bosseur. Et s’il n’est pas diplômé d’une grande école d’ingénieur, il a réussi depuis 30 ans une bien belle carrière au sein du groupe. La force principale d’Alain Denat, c’est de savoir écouter et de sentir avec finesse les besoins des territoires et de ses élus. Il a signé le premier PPP hospitalier du Sud-Ouest. L’homme en vue dans le BTP bordelais.

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