Dans la foulée de la publication, le 3 avril dernier, du Guide de préconisations sanitaires, la Fédération régionale des travaux publics Centre-Val de Loire a diffusé cet outil très attendu à ses 600 entreprises adhérentes.
C’est le fruit d’un large partenariat associant l’ensemble des organisations professionnelles et syndicales de la construction, appuyé par la très sérieuse expertise technique de l’OPPBTP et validé par quatre ministères, après plusieurs jours de travail acharnés » estime François Huret.
De fait, ce guide permet enfin de garantir aux salariés un cadre de sécurisation sanitaire indispensable, compte tenu de la spécificité du bâtiment et des travaux publics.
Un cadre sanitaire sécurisé de reprise d’activité pour les salariés
Reste que pour le dirigeant, « ce guide n’est pas un passeport pour reprendre n’importe comment ». « La reprise ne pourra se faire qu’au cas par cas, de manière progressive » estime François Huret qui insiste sur deux conditions indispensables : d’avoir l’accord systématique préalable des maîtres d’ouvrage et que les chefs d’entreprises puissent évaluer leur capacité ou non à faire respecter les recommandations.
« A défaut, il n’y aura pas de reprise ! Depuis le début de la crise sanitaire, notre priorité n° 1 est de proposer un cadre sanitaire sécurisé de reprise d’activité pour nos salariés. Nous ne transigerons pas sur ce point » poursuit-il.
Jouer collectif
Pour que les prescriptions de ce guide puissent être appliquées au mieux, l’ensemble de la filière de la construction doit continuer à jouer collectif pour analyser chantier par chantier et concilier les éventuels différents qui pourraient naître de leur arrêt brutal. « Il serait inacceptable que l’on impute des pénalités de retard aux entreprises. Nous sommes tous dans la même situation, la solidarité doit primer » insiste François Huret.
Relance
Tous ces acteurs doivent également travailler sur un plan de relance. « Cela doit se faire dès maintenant, notamment en relançant les appels d’offres. Car eux aussi ont connu un sérieux coup d’arrêt avec une baisse de 60 % des appels d’offres dans la semaine du 16 mars par rapport à la semaine précédente. Ces appels d’offres permettront de redonner de la visibilité aux entreprises et surtout de la confiance. Des emplois et des investissements en dépendent » déclare François Huret.
Sur tous ces points, les Préfets sont en première ligne et les mieux à même de mettre tout le monde autour de la table et de coordonner la concertation. Il en va de même pour les donneurs d’ordre, dans un secteur dépendant à 70 % de la commande publique et compte tenu du report du second tour des élections municipales qui retardera des décisions d’investissements. « Il faut donc veiller que les exécutifs maintenus en place puissent agir et décider de lancer des chantiers » insiste le président de la FRTP.
De nombreux chantiers à l’arrêt
Résultats d’une enquête régionale réalisée auprès des adhérents de la FRTP Centre-Val de Loire sur leur situation face aux conséquences du Coronavirus sur leur activité au 26 mars 2020 :
► 85 % des entreprises sont en arrêt total, moins de 12 % des entreprises ont pu maintenir plus de 25 % de leur activité
► 50 % des entreprises indiquent que les collectivités locales et les entreprises publiques semblent privilégier l’arrêt ou l’ajournement des chantiers
► 25 % des entreprises déplorent l’absence de position des collectivités locales, des entreprises publiques et du secteur privé sur la continuité ou non des chantiers ; cela concerne 58 % des entreprises pour les chantiers de l’Etat
► le décalage de paiement ou les annulations de commandes restent encore, à ce stade de la crise, relativement faibles, sauf pour la clientèle privée (37 % des entreprises constatent un retard des délais de paiement
► la problématique d’approvisionnement en matériaux et matériels est généralisée ; elle concerne 97 % des entreprises, et pour tout type de matériaux et matériels ; elle résulte principalement de la fermeture des sites des fournisseurs, industriels ou distributeurs.
► la difficulté d’approvisionnement en produits de sécurité (gel hydroalcoolique ou masques) est, elle aussi, généralisée pour 92 % d’entre elles ; en revanche, les entreprises n’ont, pour 88 % d’entre elles, pas été sollicitées pour une réquisition des produits dont elles pourraient disposer
► 41 % des entreprises estiment qu’aucun de leurs chantiers ne pourra réunir les conditions sanitaires satisfaisantes pour une reprise ; 27 % pensent en revanche qu’elles pourront redémarrer sur un niveau supérieur à la moitié de leur activité habituelle ; 61 % des entreprises estiment qu’elles pourraient mobiliser plus de la moitié de leurs effectifs
► la question des difficultés d’approvisionnement reste centrale (pour 83 % des entreprises) ainsi que les problématiques d’hébergement/restauration (72 %) pour les salariés en déplacement