Le lycée du BTP de Blanquefort, près de Bordeaux, accueillait 600 élèves dans des bâtiments vétustes d’une ancienne caserne allemande. Le nombre des élèves devant grimper à 1 300, ces locaux n’étaient plus adaptés. Maître d’ouvrage de l’opération de restructuration-extension en site occupé, le conseil régional d’Aquitaine a défini ses objectifs : protection de l’environnement, gestion patrimoniale, confort et santé des usagers. Un comité de pilotage a été constitué, ainsi qu’un groupe de concertation. Le premier rassemble le maître d’ouvrage – avec des élus, le service du développement économique et emploi technologies de l’environnement et la direction constructions –, le maître d’ouvrage délégué, les représentants des utilisateurs (proviseur et intendante du lycée), de l’Ademe et d’Ecocampus. Le groupe de concertation réunit les mêmes partenaires (sans les élus), avec des représentants des professeurs, programmiste et maître d’œuvre. Cette opération certifiée NF démarche Haute qualité environnementale (HQE) représentera la France au Green Building Challenge qui aura lieu à Tokyo en septembre.
Modes de circulation. Dans le cadre du système de management environnemental, cinq ateliers ont été créés pour déterminer et suivre les cibles environnementales à traitement « très approfondi », « approfondi » ou « normal ». Ce lycée du BTP doit servir de vitrine emblématique à la HQE et sensibiliser les élèves à cette démarche par l’exemple.
La réorganisation des bâtiments et de leurs abords dans le terrain est un des points forts du projet. Elle vise à rationaliser la circulation par des accès séparés : l’entrée principale pour la desserte piétons et cyclistes, la voie Est pour les véhicules de services et la voie Ouest pour les livraisons de cuisine et le départ du cheminement piéton vers la gare. Les lycéens sont incités à utiliser les transports en commun, dont le train, ou le vélo. Les véhicules ne circulent plus à l’intérieur du lycée et sont repoussés en périphérie.
La disposition des bâtiments permet d’en tirer le meilleur parti par rapport à leur environnement immédiat, à l’orientation et à leur fonction. Ainsi, les classes d’enseignement général, vitrées, sont ouvertes sur le parc, au sud, afin de profiter de l’éclairage naturel. Les cours de technologie et d’informatique sont dispensés dans des pièces au nord pour protéger les écrans d’ordinateurs d’une lumière éblouissante. Les ateliers sont, eux aussi, au nord, pour que les riverains ne soient pas incommodés par le bruit et la poussière.
Les matériaux ont été notamment choisis pour leur durabilité et leur impact limité sur l’environnement : le bois – lamellé-collé pour la charpente, bardage en mélèze non traité sur certaines façades, panneaux isolants en fibres de bois au plafond –, le linoléum au sol, ou les briquettes en terre cuite habillant les cloisons pour limiter le recours à la peinture. Les toitures végétalisées sur dalles en béton jouent un rôle de régulateur thermique et retiennent momentanément l’eau pluviale en cas d’orage.
Energies renouvelables. En termes de fonctionnement, ce lycée a été conçu pour être économe. En matière de rayonnement solaire, des casquettes et des pare-soleil protègent les façades vitrées. Les éclairages à lampes fluorescentes sont commandés dans les zones sombres par des détecteurs de présence et dans les zones éclairées naturellement par des détecteurs les activant lorsque la clarté baisse. La chaudière au gaz à haut rendement est couplée à une chaufferie bois. Le solaire est mis à contribution avec 700 m2 de vitrages, 120 m2 de capteurs thermiques pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage du gymnase par plancher solaire direct, ainsi que 140 m2 de panneaux photovoltaïques. En tout, les énergies renouvelables fourniront 42 % du chauffage et de l’électricité.
Par ailleurs, différents dispositifs ramèneront la consommation d’eau potable de 12 500 m3 à 6 200 m3, soit une économie de 50 % représentant 15 245 euros par an. Pour atteindre ce résultat, des solutions économes comme le sous-comptage par usage, des chasses d’eau avec robinet poussoir fonctionnant au lâcher, des détentes de pression selon les bâtiments et des réseaux accessibles engendreront une économie d’eau potable de 25 % et les pluies récupérées assureront les deux tiers de l’arrosage des plantes.
Le chantier a démarré en juin 2003. Les bâtiments administratifs et la salle polyvalente ont été réceptionnés en décembre 2003. Les salles de cours seront prêtes pour la rentrée 2005-2006. Les ateliers et le gymnase seront terminés en mars 2006.




