Longtemps repliée sur elle-même, l’ex-caserne de Bonne veut rayonner. En saisissant l’opportunité de cette friche de 8,5 ha, Grenoble agrandit (enfin) son centre-ville. Les enjeux sont multiples : combler une partie du déficit de logements, de surfaces commerciales et de maillage entre les quartiers. En cours de reconstruction et de requalification, l’ancienne enclave, (idéalement) située entre l’hyper-centre et les grands boulevards, ajoute au centre-ville 850 logements dont 35 % en locatif social, un pôle commercial et une coulée verte de 4,5 ha.
Parc central. Véritable respiration dans la ville, l’espace vert est relié au parc Hoche de 4 ha dont la partie ouest est en voie de réaménagement. « La caserne constitue l’expression même du projet urbain de la ville » souligne Pierre Kermen, adjoint à l’urbanisme et président de la SEM Sages, mandatée par Grenoble, maître d’ouvrage, dans le cadre d’une convention publique d’aménagement. « Nous avons établi des critères de choix et de réalisations. A Grenoble, 65 % de la consommation énergétique se fait dans l’habitat et le tertiaire. Il faut arriver à démontrer que l’on peut mener des opérations économes ! ». La caserne montre l’exemple et s’inscrit dans une démarche de Haute qualité environnementale.
« Nous avons visé l’efficacité énergétique du bâti », précise Valérie Dioré, directrice de la Sages. Ainsi, le pôle commercial de la caserne sera le premier en France équipé d’un toit photovoltaïque d’une surface de 1 000 m2 qui divisera par deux la facture énergétique. Pour obtenir des logements « passifs » en consommation d’énergie, une isolation par l’extérieur, des panneaux solaires et l’utilisation de la cogénération avec Gaz Electricité de Grenoble sont prévus. L’école à ossature bois sera dotée d’une toiture-terrasse végétalisée. Des choix exemplaires puisque l’Union européenne versera à la ZAC une subvention de 1,7 million d’euros dans le cadre de Concerto. Outre la HQE, l’opération a plusieurs points forts : accessibilité des espaces publics aux personnes à mobilité réduite et malvoyantes et valorisation des éléments naturels et architecturaux. Tout en préfigurant le « Grenoble de demain », la caserne ne fera pas table rase du passé.
