La ZAC de Bonne renforce sa dimension d’écologie urbaine. Inscrite au programme européen Concerto, l’opération de 8,5 hectares en cours d’aménagement va intégrer un bâtiment tertiaire à énergie positive de 1 600 m2 SHON. La Sages, maître d’ouvrage de la ZAC, a lancé ce projet avec l’Ademe, le CSTB et l’Agence locale de l’énergie. « En consommant moins d’énergie qu’il n’en produira, ce bâtiment nouvelle génération va prolonger et dépasser Concerto », souligne Pierre Kermen, président de la Sages, adjoint à l’urbanisme de Grenoble.
Climatisation interdite. L’immeuble de cinq niveaux aura une inertie thermique dont le fonctionnement rappelle la bouteille Thermos contrant les amplitudes de température assez sévères de la région grenobloise. Produit par une pompe à chaleur puisant l’eau de la nappe, le chauffage ne devrait pas dépasser 10 kWh/m2 soit… dix fois moins de la consommation d’un immeuble de bureaux classique ! L’approche énergétique prévoit surtout une forte baisse des besoins en électricité : le site utilisera ses propres ressources – 430 m2 de panneaux solaires photovoltaïques en toiture – pour couvrir ses dépenses établies à 30 kWh/m2/an.
Des dépenses à minimiser par le comportement des futurs usagers. Premier poste visé : la bureautique. « Il s’agit de la principale source de consommation d’électricité dans les bureaux avec 40 kWh/m2/an, explique Pierre Kermen. Or cette valeur peut être divisée par au moins dix en utilisant des écrans plats et des ordinateurs portables de bonne qualité. » Sans oublier l’interdiction formelle de faire appel à la climatisation. Evidemment, le surcoût n’est pas à négliger : le bilan des surinvestissements est estimé entre 370 à 545 euros/m2, avec un coût de sortie du bâtiment à 1 400 euros/m2. Un critère à moduler selon ses instigateurs qui insistent sur la rentabilité de l’opération « compte tenu de la hausse plus que probable du coût de l’énergie ».
Après les appels à candidatures lancés auprès de groupements, le choix du projet lauréat sera effectué en mai 2007.
