Green Streets, cette démarche menée par les services environnementaux de la ville de Portland consiste à gérer les eaux de ruissellement et les pluies d’orage pour éviter la pollution de la rivière Willamette. Pour cela, elle intervient sur la transformation des surfaces imperméabilisées des trottoirs en espaces verts qui collectent les eaux de ruissellement et utilisent les plantes et le sol pour la filtration et la dépollution. Cette démarche démontre qu’est réalisable en tissu construit, la mise en place de dispositifs peu complexes et peu coûteux pour gérer les pluies d’orage. Il s’agit donc dans des rues existantes de creuser des fosses, peu larges (1,20 x 5,20 m) et peu profondes (une cinquantaine de centimètres), plantées d’essences hygrophiles. Ces fosses en pleine terre sont traitées comme des bassins avec une margelle béton et un système de trop-plein. L’eau de la voirie pénètre depuis le caniveau dans le bassin planté par une cunette béton protégée en surface par une grille. Les essences sélectionnées pour leur adaptabilité à des conditions d’hygrométrie très variables – joncs et fétuques – dans le bassin, contribuent à la dépollution et cassent le flot de l’eau, donc en ralentissent le débit. De plus, les racines profondes des joncs (juncus patens) favorisent l’infiltration de l’eau dans le sol. En outre les bassins dons disposés en file. Ainsi quand un premier bassin arrive à saturation, l’eau se déverse dans un second, etc. Plusieurs réservoirs à ciel ouvert de ce type fonctionnent en chaîne et ralentissent considérablement – voire évitent – l’arrivée de l’eau dans le réseau. Depuis la mise en place de cette politique lancée en 2005, le bilan s’est avéré très positif. Le détournement des pluies torrentielles hors du réseau a supprimé les débordements d’égouts, les inondations de caves et la pollution des cours d’eau et de la rivière Willamette. Le réseau d’assainissement étant moins sollicité, le dimensionnement des collecteurs et des canalisations, et donc les investissements et les coûts d’entretien, sont revus à la baisse. La surface plantée dans la ville a augmenté ; la qualité de l’air est en amélioration ainsi que la réduction des pics de température. Enfin, conséquence annexe mais non négligeable, la sécurité des piétons et des cyclistes est renforcée par le nouveau mode de partage de l’espace du trottoir.








