Deux opérations phares au nord-ouest de l’agglomération nancéienne marquent l’entrée en Lorraine de l’Etablissement public d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux (Epareca). A la frontière de Laxou et de Maxéville, le volet commercial du projet de renouvellement urbain du Plateau arrive à maturité. Les premières études réalisées en 2003-2004 ont démontré la nécessité de maintenir une activité commerciale de proximité sur le secteur. En 2005, la communauté urbaine a mandaté l’Epareca pour piloter les études complémentaires préalables à la réalisation.
Le centre commercial La Cascade tourne le dos au quartier du Champ-le-Bœuf, qu’il est censé desservir. Sur 7 000 m2, cet équipement réalisé dans les années 70 abrite dix-huit boutiques et deux moyennes surfaces alimentaires. Un lifting architectural et l’amélioration des voies de desserte doivent le désenclaver. L’Epareca pilote des études juridiques et techniques qui lui permettront de devenir l’unique propriétaire du site, et d’assumer le rôle de promoteur. Le maître d’ouvrage national élaborera ensuite la programmation commerciale de manière à faciliter le travail des architectes sélectionnés par concours. « Le projet architectural respectera les préconisations d’Alexandre Chemetoff, qui a imaginé le quartier rénové », indique Jean-François Scigacz, en charge des programmes nancéiens à l’Epareca.
Hauts-du-Lièvre : un centreen remplace deux. De l’autre côté de l’échangeur autoroutier, dans le quartier nancéien des Hauts-du-Lièvre, également recomposé par Alexandre Chemetoff dans le cadre du grand projet de ville, l’Epareca étudie la faisabilité d’un nouveau centre commercial sur l’ancienne carrière Solvay, regroupant les activités commerciales des Ombelles et des Tamaris. « L’équipement de 2 500 m2 se situera au cœur d’un quartier associant des logements, une zone franche urbaine et un centre pénitencier », poursuit Jean-François Scigacz.
Opérationnels en 2008, les centres commerciaux du Plateau auront mobilisé un investissement de 13 millions d’euros, dont 6,3 millions financés par l’Anru. Le Grand Nancy mène de son côté une réflexion sur la réaffectation des anciens locaux commerciaux : ils pourraient accueillir des activités artisanales ou des associations de quartier, afin d’éviter les friches commerciales. Le statut de copropriété résidentielle des Ombelles complique la donne.
Behren-lès-Forbach :simplifier le paysage. Concomitamment à ces deux opérations nancéiennes, l’Epareca s’est vu confier la réalisation d’une étude concernant l’équipement commercial de Behren-lès-Forbach (en Moselle, 10 000 habitants), également dans le cadre d’un projet Anru. Dans ce bassin minier, les infrastructures commerciales ont suivi l’évolution démographique provoquée par la construction de 5 000 logements préfabriqués, de 1957 à 1962. Quatre centres commerciaux – dénommés CC1, CC2, CC3 et CC4, dit « le Trou » – d’une quinzaine de cellules chacun ont permis le ravitaillement d’une clientèle captive jusqu’à l’aménagement de deux zones commerciales dans les villes de Forbach et de Freyming-Merlebach. L’étude de l’Epareca confirme que tous ne survivront pas. Accessible et bien situé, le CC1 fera l’objet d’une rénovation légère. Principal bailleur social de la ville, la SA Sainte-Barbe s’est implantée dans les deux cellules vacantes du CC2 qui conservera ses commerces. Dans le CC3 périclitant, la commune a racheté huit cellules commerciales en vue d’une démolition. Caractérisé par son accès difficile, le CC4 fera l’objet d’un réaménagement radical : deux commerces seront transférés pour étoffer le futur centre-ville, avant sa conversion probable en un centre médico-social.
Besançon : une maîtrised’ouvrage locale. A côté des opérations conduites par l’Epareca, certains maîtres d’ouvrage locaux proposent leur propre solution, inspirée par la même idée : identifier un opérateur de référence en situation de mettre en œuvre une vision globale, face au morcellement des copropriétés souvent à bout de souffle. A Mulhouse, la Société d’équipement de la région mulhousienne a utilisé l’Epareca pour garantir une opération dont elle a assumé la maîtrise d’ouvrage, dans le quartier des Coteaux. A Besançon, la ville et la communauté d’agglomération confient aux SEM locales, dont elles sont actionnaires, le rôle dévolu ailleurs à l’Epareca. Ainsi, Place Cassin, la société anonyme immobilière (SAIEMB) s’est vu attribuer un droit de préemption pour maîtriser l’attribution des enseignes jugées trop typées (boutiques et restaurants « ethniques ») de la copropriété. Mais elle pourrait céder à un opérateur privé le supermarché alimentaire et les commerces attenants. Au centre commercial des Epoisses, la SAIEMB envisage d’adhérer à la copropriété pour devenir le moteur de la rénovation immobilière. Un audit sur la santé de la copropriété débouchera sur un scénario au printemps.
