Gironde« Les riverains ne veulent plus d’incinérateurs de déchets »

Philippe Madrelle, président du conseil général

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A l’occasion de la publication du livre blanc de la gestion des déchets en Gironde, Philippe Madrelle s’explique aussi sur l’attribution des fonds structurels européens et sur le transfert des routes nationales.

Que vous a appris le livre blanc sur la gestion des déchets ?

Le conseil départemental des déchets, créé en 2003, a su organiser une véritable concertation. Les échanges furent parfois un peu musclés, mais il était de notre devoir de prendre l’initiative afin de déminer une question délicate à gérer, de mettre les choses à plat avec tous les acteurs concernés. Nous préparons le plan départemental d’élimination des déchets qui sera adopté pour la fin 2006 afin d’être opérationnel en 2007. Je connaissais les principales préconisations. Nous voulons diminuer d’ici à 2015 la production de déchets de 10 %. Elle est de 1 million de tonnes environ aujourd’hui, dont 850 000 de déchets ménagers. On nous propose de trier et de valoriser 45 % de cette production, un objectif ambitieux, bien que très difficile à atteindre. Le troisième objectif est de diminuer le recours à de nouvelles capacités de traitement. Nous disposons de deux incinérateurs à Cenon et à Bègles. Mais nos trois centres de stockage à Audenge, Lapouyade, et Naujac devront progressivement fermer d’ici à 2015.

De nouveaux investissements seront donc nécessaires ?

C’est inéluctable, mais nous n’avons pas l’intention de passer en force. Les riverains ne veulent plus d’incinérateurs. Le conseil général devra probablement s’engager sur ces investissements. Mais nous ne le ferons pas seuls et en discuterons avec nos partenaires. Je rappelle que ce n’est pas notre compétence. Je ne peux pas m’engager à ce stade de maturation du dossier sur la question de la maîtrise d’ouvrage départementale qui serait de nature à garantir la péréquation. Elle se posera. Les élus en décideront en toute connaissance des conséquences financières. Pour garantir l’égalité des citoyens dans la gestion de leurs déchets, nous devrons aussi trouver de nouveaux équilibres – et cela passe par le Parlement – entre la taxe et la redevance. C’est un problème récurrent.

L’assemblée départementale s’est prononcée contre le transfert des 400 kilomètres de routes nationales au département au mois de mars dernier. Avez-vous évolué depuis ?

Le projet soumis par le préfet ne précise pas les moyens humains et financiers de ce transfert. C’est un dossier de plusieurs dizaines de millions d’euros. Nous entendons ici ou là parler des compensations financières calculées sur la moyenne des crédits de l’Etat de ces deux ou trois dernières années, période de désengagement. Nous avons déjà anticipé ces transferts sur la RN137, la RN215 et la RN89, ce qui prouve notre sens des responsabilités. J’appréhende un passage du décret au mois d’août. Nous n’avons rien de concret aujourd’hui qui nous permette de changer d’avis. On veut aussi nous transférer la compétence sur les ouvrages d’art très coûteux à entretenir et des prolongements de voies sur Arcachon et sur l’agglomération bordelaise, dont nous ne voulons pas. Nous sommes très vigilants et attendons des engagements financiers précis de l’Etat.

Etes-vous satisfait des décisions du comité de programmation des fonds structurels européens du 9 juin ?

Je suis monté au créneau. Nous avons deux dossiers prioritaires. Les archives départementales et la halte nautique de Blaye. Ils ne sont pas passés cette fois ci, mais j’ai eu l’assurance du préfet qu’ils font partie des dossiers sanctuarisés pour le dernier comité de programmation. C’est un engagement. Les dossiers du grand projet de ville des Hauts-de-Garonne sont pour la plupart passés. A ceux qui, dans la région, considèrent que trop de projets girondins sont soutenus par l’Europe, je rappellerai juste que la Gironde pèse à peu près la moitié de l’Aquitaine.

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