La chambre syndicale des entreprises de charpente, menuiserie et parquets de la Gironde a récemment organisé un débat, réunissant notamment des entrepreneurs et des maîtres d'ouvrage. Son président sortant, Alain Donné, et son successeur, Jean-Paul Duffaud, entendaient lever le voile sur la réalité de leur métier.
Peu connues, pas assez consultées, accusées de pratiquer des prix prohibitifs, les cinquante-quatre entreprises adhérentes à la chambre syndicale s'estiment mal perçues par les prescripteurs et donneurs d'ordre.
« Nous ne sommes pas des entreprises ordinaires. Notre métier évolue vers l'agencement et la décoration intérieure. Plus que de menuiserie, il faut parler de transformation mécanique du bois ; cela induit un investissement lourd et des structures intégrant de la matière grise, avec forcément un coût à la clé. Mais nous sommes les mieux placées pour préchiffrer les projets et donner des estimations aussi fines que possible. Nous souhaitons un partenariat plus étroit avec les maîtres d'ouvrage », a plaidé Alain Donné.
Message jugé parcellaire par les architectes, bailleurs sociaux et maîtres d'ouvrage publics. Pourquoi trop d'appels d'offres restent-ils sans réponse ? Dans le contexte des réhabilitations HLM, à propos du remplacement des huisseries, pourquoi ne pas entamer une réflexion pour opposer une alternative au tout-PVC ? Pourquoi la profession ne s'organise-t-elle pas dans la perspective de l'incitation européenne d'inclure du bois dans la construction ? Autant de questions qui ont fait apparaître la difficulté des entreprises girondines à se projeter dans l'avenir. « Il y a pénurie d'offres et défaut de structuration de vos entreprises », constataient sans complaisance plusieurs participants résumant la crise de croissance que traversent ces PME-PMI, recentrées sur le savoir-faire de l'agencement intérieur.
PHOTO : Jean-Paul Duffaud, le nouveau président de la chambre syndicale, succède à Alain Donné.