« La spécificité et la richesse du pont levant résultent notamment de son caractère hybride entre un ouvrage d’art et une machine. La coactivité entre les équipes de génie civil, rompues aux conditions de chantier, et celles des travaux électromécaniques, habituées à travailler en atelier avec des précisions millimétriques, n’a pas été évidente. Mais nous avons appris à travailler ensemble car nous avions un objectif commun. Les trois années du chantier n’auront toutefois pas été un long fleuve tranquille. La grève de trois mois et demi au port de Bordeaux a retardé le remorquage des embases. Nous avons connu aussi des aléas géotechniques sur les fondations. Mais nous avons réussi à tenir les délais du chantier en augmentant le nombre d’équipes, travaillant le week-end et en passant en 3 x 8 à certaines périodes ! L’un des moments les plus marquants du chantier reste pour moi la première fois où les embases géantes en béton de 5 000 tonnes se sont mises à flotter… J’ai beau être ingénieur et connaître le principe d’Archimède, j’ai été bluffé que cela fonctionne ! Autre moment-clé, le premier levage du tablier. A l’instant où l’opérateur appuie sur le bouton de levage, on redoute que rien ne se passe. Heureusement, le tablier s’est élevé sans difficulté jusqu’au sommet des pylônes… »
