François Cuillandre, maire de Brest et président de Brest Métropole Océane « Brest doit être une métropole d’équilibrede la Bretagne »

Maire de Brest et président de la communauté urbaine depuis 2001, François Cuillandre engage son second mandat avec la volonté de faire de la ville le moteur de l’Ouest breton…

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Le dernier recensement indique une baisse de population sur le territoire de la communauté urbaine. Pour Brest, c’est - 3,4 % d’habitants depuis 1999. Quelles réponses apportez-vous ?

Il s’agit d’une tendance lourde qui n’est pas spécifique à Brest, Caen est dans le même cas. Pour conserver la population, il faut construire plus de 1 000 logements nouveaux par an à Brest même et, ces dernières années, la moyenne était de 700. Nous menons deux types d’actions. D’une part, dans le cadre de l’élaboration du Scot du Pays de Brest, qui sera prêt cet été, nous travaillons avec les sept communautés de communes pour éviter l’étalement urbain. J’observe que les élus souhaitent limiter ce développement tous azimuts, qui implique un niveau de services publics élevé. D’autre part, au niveau de la CUB, nous essayons de réaliser plus de logements neufs, de mener plus d’opérations de réhabilitation et de créer des nouveaux quartiers d’habitat. C’est le cas avec La Fontaine Margot, Le Rody ou le plateau des Capucins.

La construction d’une ligne de tramway débute cette année. Que va-t-elle apporter ?

L’enjeu du tram, c’est bien sûr d’améliorer les déplacements. Mais ces 300 millions d’euros d’investissement constituent l’opportunité de mener de nombreuses opérations de réaménagement urbain, de donner plus de place aux zones piétonnes. Globalement, il s’agit

de changer la physionomie de la ville, mais également sa perception par les habitants. En outre, nous pensons que l’ouverture de la première ligne provoquera une forte demande. Aussi venons-nous de passer le versement transport à 1,80 % afin de commencer à thésauriser dans la perspective d’une seconde ligne nord-sud d’environ huit kilomètres.

La cession de terrains occupés jusqu’à présent par la Marine nationale va-t-elle transformer la ville ?

Incontestablement, et c’est déjà le cas avec l’opération Port du Château qui s’achève. Par ailleurs, nous achetons à l’Etat les 15 ha du plateau des Capucins pour 2,25 millions d’euros. Outre la construction de 500 logements et de bureaux, le bâtiment principal qui va être conservé accueillera en priorité des activités culturelles. Il faut que les Brestois s’approprient ce morceau de la ville qui leur a été fermé pendant des années.

Quelle est la place de la Marine nationale ?

Sa place est extrêmement importante puisque, sur l’arrondissement de Brest, c’est de loin le premier employeur, avec 16 000 salariés dans la base de l’Ile longue, à l’école navale de Lanvéoc-Poulmic ou dans installations brestoises. Nos relations sont excellentes, et le dialogue est d’une grande qualité. La culture militaire a changé, nous avons appris à coopérer. Dans la mesure où la Marine n’a pas forcément les moyens d’entretenir toutes ses installations, nous allons essayer de trouver une solution intéressante pour les deux parties.

Des projets d’équipements publics majeurs – une médiathèque, un stade, un Zénith – sont régulièrement évoqués…

La construction de la médiathèque est liée à la réalisation de la bibliothèque universitaire, puisque l’objectif est de créer une synergie entre les deux outils. Le bâtiment universitaire étant en phase d’achèvement, il faut réaliser la média­thèque au cours de ce mandat. Concernant un stade de 20 000 ou de 25 000 places, les délais et les coûts sont tels que nous avons choisi de réaménager le stade actuel avec la mise en place de tribunes tubulaires. En outre, pour le grand stade, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Je souhaite que nous ayons une réflexion sur la multifonctionnalité d’un équipement de ce genre. Quant au Zénith, rien n’est décidé. Il faut tenir compte de nos capacités financières (respectivement 5 et 20 millions d’euros pour la communauté urbaine et la Ville) et du fait que nous ne voulons pas trop charger la barque fiscale. Dans ces conditions, il faut faire des choix.

Quelle doit être la place de Brest en Bretagne ?

La capitale régionale est Rennes, c’est incontestable, mais elle se trouve à 250 km de Brest. Il y a donc une situation spécifique de Brest dans la géographie bretonne. Aussi, pour que l’aménagement du territoire puisse se faire – et l’Etat est d’accord avec nous sur ce point – il faut donner à Brest toutes les vocations métropolitaines.

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