Eau du Ponant, qui dessert plus de 105 000 abonnés et 310 000 usagers, soit un tiers de la population du Finistère, innove dans l'entretien de son réseau. Le 29 août dernier, la société publique locale a eu recours à un robot et un drone aquatique pour inspecter la principale conduite d'adduction de la métropole qui s'était rompue le 23 février 2023, provoquant d'importantes perturbations. « A l'heure où la préservation de la ressource en eau est un impératif d'avenir et où les collectivités locales subissent des contraintes budgétaires fortes, nous devons mener des stratégies de plus en plus pointues de gestion patrimoniale de nos réseaux », estime Arnaud Bechennec, directeur adjoint en charge des opérations chez Eau du Ponant.
Taille d'une balle de tennis. La technologie utilisée est une SmartBall, un robot de la taille d'une balle de tennis, équipé de capteurs acoustiques ultrasensibles. Son intérêt est de pouvoir circuler dans les canalisations sans interrompre le service aux usagers. « Avec une capacité de localisation de plus ou moins 1 m, il peut repérer les fuites dès 0,1 litre par minute à 7 bar, soit la taille d'une tête d'épingle », indique-t-on chez Xylem, l'entreprise qui a développé la solution et s'est vue confier l'opération pour un montant de 100 000 euros. La SmartBall détecte aussi le son du gaz piégé dans les conduites sous pression.
Le linéaire de 22 km qu'a suivi la SmartBall est situé sur la principale conduite d'adduction de l'agglomération brestoise, entre l'usine d'eau potable de Pont ar Bled à Plouédern et les réservoirs du Petit Paris. Suivi en temps réel par les techniciens à la surface, le robot est parti de l'usine à 6 h du matin et a scruté pendant 15 heures la canalisation qui longe le fleuve Elorn en traversant les communes de Landerneau, La Forest-Landerneau, Guipavas, Le Relecq-Kerhuon et Brest. Une fois le dispositif arrivé à destination, un drone aquatique est venu le récupérer dans le réservoir sans qu'un plongeur ait besoin d'intervenir. « L'analyse de l'inspection va nous permettre de disposer de données fiables et précises pour guider nos décisions futures », estime Arnaud Bechennec.
