Eurométropole Strasbourg : Un Pacte pour coconstruire un urbanisme durable

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« Pour aménager et construire en transition écologique. » C'est par ces mots que le Pacte désigne l'ambition de l'Eurométropole de Strasbourg (EMS) d'alimenter en réalisations concrètes le Plan climat que la collectivité adoptera en fin d'année en vue d'atteindre l'objectif de réduction de 40 % des émissions de C0 en 2030 par rapport à 2010 dans l'agglomération alsacienne. L'engagement est partagé par 150 acteurs publics et privés qui ont participé à la rédaction du document-cadre, présenté le 11 juillet, pour une mise en application à partir de cet automne. Dans ce large panel, le monde du BTP occupe une place prépondérante : aménageurs, promoteurs, bailleurs, copropriétaires, architectes, urbanistes, bureaux d'études et entreprises sont représentés par eux-mêmes et leurs fédérations. Le secteur a adhéré à la démarche, car celle-ci repose sur la mise en réseau, les appels à expérimentations, la coconstruction des projets. Sans contrainte juridique, le Pacte fait le pari que, par cet état d'esprit, il fera évoluer le contenu des documents d'urbanisme. « A côté de la règle, il existe un espace complémentaire pour permettre d'aller plus loin », appuie Pierre Zimmermann, l'un des coordinateurs techniques du Pacte à l'EMS.

Suggérer sans imposer. Alors que la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a dénoncé ou boycotté certaines chartes locales jugées trop contraignantes pour les promoteurs, voire illégales, sa délégation Grand Est a joué le jeu à Strasbourg. « La logique de suggérer sans imposer crée un bon équilibre. C'est ainsi, projet par projet, qu'on fait avancer un plan local d'urbanisme (PLU), sans l'uniformiser », déclare son président Bruno Béni. « Ce Pacte offre l'opportunité de prolonger l'échange avec les collectivités au-delà du stade de l'obtention d'un permis, de façon transparente, sans chercher à occulter les difficultés qui pourraient surgir », renchérit Frank Maire, vice-président des Constructeurs et aménageurs (LCA-FFB) du Bas-Rhin.

Le Pacte fixe des caps peu bouleversants, qui s'inscrivent dans la continuité d'une charte locale de l'aménagement et de l'habitat durables, adoptée en 2012. Mais il distille ou appuie des évolutions apparues depuis sept ans : travailler sur les îlots de fraîcheur, raisonner en coût global et pas seulement en prix de sortie des programmes immobiliers, intégrer l'analyse du cycle de vie et plus généralement le bilan environnemental des matériaux, porter la part des énergies renouvelables à 50 % dans les opérations d'aménagement, mieux prendre en compte la biodiversité et la santé (qualité de l'air), mieux associer et accompagner les usagers, augmenter le recours au bois sans dogmatisme - le Pacte recommande « d'utiliser le bon mix de matériaux au bon endroit pour le bilan carbone ». L'enjeu majeur consistera à massifier les rénovations thermiques dans l'habitat ancien. « Pour tenir les objectifs du Plan climat, il nous faut passer d'un rythme de 2 500 logements par an à 7 000, ce qui implique une accélération dans le parc privé », souligne Syamak Agha Babaei, vice-président habitat de l'EMS.

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