Etilam, futur îlot d’habitat en bordure de Moselle

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Entre Thionville et Manom, la friche d’Etilam, ancienne usine de laminage détenue désormais par ArcelorMittal, offre son cadre à un projet urbain au long cours. « En frange du centre-ville, ce secteur accueillera un ensemble de 800 logements et des programmes tertiaires », indique Laure Lapointe, directrice du pôle Développement du territoire de la ville de Thionville. Missionné par l’Etablissement public foncier (EPF) de Lorraine, le cabinet d’urbanisme nancéien Verdier-Tappia, architecte mandataire aux côtés de la société d’étude et de conseils BSSI et du bureau d’études Egis, a présenté, fin 2011, une étude de faisabilité technique et financière. La collectivité reconvertit le site en concertation avec ArcelorMittal Real Estate France (Amref).

Désaffectée depuis 2005, après quatre-vingt-cinq ans d’activité au nord-est de Thionville, l’usine spécialisée dans le laminage, l’émaillage et le nickelage d’acier, laisse une friche de 8,5 ha très fortement polluée. Le laminoir, les fours et ateliers de décapage et de dégraissage ont d’ores et déjà disparu du paysage.

Des opérations de déblai-remblai complexes

Les démolitions programmées ne portent plus que sur quelques hangars, l’ancien bâtiment administratif pouvant être conservé. L’étude préopérationnelle signale une zone contaminée aux hydrocarbures, une zone de concentration de métaux lourds et de solvants, une zone de dépôt, et d’anciennes fosses de 7 m de profondeur. « La gestion des pollutions demandera des opérations de déblai-remblai complexes », indique Nathalie Tappia, associée du cabinet Verdier-Tappia. Une voie d’accès sera construite sur les fosses qui protègent la nappe en aval. L’ancien dépôt décapé et couvert d’une couche de 50 cm de terre végétale accueillera un espace public paysager. Le terrain d’assiette descendant jusqu’à la route de Manom sera aussi traité.

En bordure de la voie ferrée, un merlon concentrera les terres polluées dans un talus végétalisé et paysagé. Cette solution aurait pu se heurter aux contraintes liées aux risques d’inondation, qui concernent la moitié du site. Consulté, Voies navigables de France a donné son accord à la construction du merlon, sous réserve d’un site de compensation. Les travaux de déconstruction, de réhabilitation et d’aménagement mobilisent 4 millions d’euros incluant préparatifs, voies, réseaux divers et espaces verts. Filiale d’ArcelorMittal spécialisée dans la gestion patrimoniale des biens immobiliers du sidérurgiste, Amref entend garder la maîtrise foncière de son site qu’elle commercialisera au terme des études d’aménagement intégrant les contraintes techniques et environnementales. « Nous travaillons en transparence avec les partenaires publics pour mener à bien cette opération d’aménagement urbain », affirme Ernest Cuppari, directeur général d’Amref. Dans un contexte de forte pression foncière, le futur quartier résidentiel et tertiaire devrait faire l’objet d’un aménagement ambitieux. « Le traitement du site d’Etilam représente un fort enjeu environnemental et urbanistique. Son aménagement nécessitera un travail de couture entre ce nouveau quartier et le centre-ville », souligne Régis Steinger, directeur des études et travaux de l’Etablissement public foncier (EPF) de Lorraine.

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