La croissance française serait de 0,3 % au troisième trimestre 2010 selon une première estimation que vient de publier la Banque de France (BdF). Cette croissance s’ajouterait à celles des deux premiers trimestres (0,4 % et 0,1 %) de l’année 2010. Ces trois trimestres consécutifs de hausses même modestes constituent dans cette période difficile un réel motif d’optimisme.
Après une récession historique l’an dernier (PIB en recul de 2,5 %), la croissance de la France en 2010 pourrait atteindre 1,4 %, conformément aux prévisions de l’Insee et des principales organisations internationales.
Un optimisme qu’il faut malheureusement tempérer. Car cette croissance doit maintenant se traduire concrètement dans les indicateurs de la construction et en particulier ceux du logement. Pour l’instant, rien n’est moins sûr. En effet, l’embellie constatée en France depuis le début de l’année pour la construction de logements neufs montre déjà des signes d’essoufflement. Le nombre de mises en chantier de logements neufs a en effet baissé de 0,3 % pour le deuxième trimestre, comparé à la même période de l’an dernier.
C’est dans ce contexte qu’intervient le projet gouvernemental de réforme des aides à l’accession à la propriété qui va être arrêté à la rentrée. La suppression prochaine du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier pour financer un nouveau prêt à taux zéro renforcé aura-t-il les effets positifs attendus ?
Aujourd’hui, le prêt à taux zéro et le crédit d’impôt représentent un coût pour l’Etat de 2,8 milliards d’euros, dont 1,6 milliard pour le seul crédit d’impôt. Le nouveau dispositif coûterait, selon le ministre de l’Economie Christine Lagarde, 2,6 milliards par an en régime de croisière. Soit une baisse des aides de 200 millions mais avec une efficacité accrue, selon la ministre, car l’argent redéployé sur le nouveau prêt à taux zéro, avec des plafonds à la hausse, devrait accroître la solvabilité des ménages.
Espérons que cet espoir se concrétise et que les 2,6 milliards prévus franchissent avec succès les arbitrages budgétaires de la rentrée…
