Plus d’une entreprise sur deux (55 %) s’est dotée d’un dispositif d’épargne salariale. Participation, accord d’intéressement, plan d’épargne entreprise, plan d’épargne retraite… des dispositifs en augmentation dans le BTP. « Nous observons une hausse du nombre d’entreprises qui s’équipent, soit parce qu’elles passent la barre des cinquante salariés, et sont ainsi soumises à l’obligation de la participation, soit parce qu’elles ont choisi de redistribuer une partie de leurs résultats sous la forme d’un accord d’intéressement », note Jean-François Dornier, directeur général de Gestion BTP, organisme paritaire dédié à la gestion de l’épargne salariale du BTP. Une tendance qui ne doit pas masquer la réalité : le secteur de la construction reste le moins bien équipé en matière d’épargne salariale. Cela s’explique par la configuration même du secteur, atomisé, constitué d’une multitude de petites entreprises. « Il y a un très gros déficit de connaissance de l’épargne salariale dans les PME, souligne Lionel Tourtier, délégué général de Fondact, association pour la gestion participative, l’épargne salariale et l’actionnariat de responsabilité. Cette méconnaissance est doublée du fait que dans les PME, les politiques de primes sont avant tout individuelles ! » Et Lionel Tourtier d’ajouter : « Dès que les dirigeants de PME découvrent ces dispositifs et bâtissent des accords en fonction de leur activité, ils ne reviennent plus en arrière. Ils en font de véritables outils de management. »
A l’instar de l’entreprise d’électricité Ouvrard, 55 salariés (Essonne) qui a mis en place un plan d’épargne interentreprises (PEI) en mai 2007. « Nous avons souhaité mettre en place ce PEI pour fidéliser notre personnel et être attractif vis-à-vis de l’extérieur », explique Audrey Ouvrard, codirigeant de l’entreprise. Ce dispositif ouvert aux salariés en CDI, en CDD de plus de trois mois et aux apprentis se veut simple d’utilisation. « Nos salariés ont le choix d’y souscrire ou non. Ils peuvent faire des versements exceptionnels ou opter pour un prélèvement mensuel. L’entreprise abonde les sommes versées à hauteur de 100 % », indique-t-elle. Encore jeune, le dispositif recueille aujourd’hui l’adhésion de 20 % des salariés.
Crédit d’impôt de 20 %
La loi du 3 décembre 2008 en faveur des revenus du travail devrait encourager les entreprises à développer l’épargne salariale. En effet, celles qui choisiront de conclure un accord d’intéressement ou de revaloriser leur accord existant, se verront accorder un crédit d’impôt de 20 % ! Reste une inconnue : la conjoncture. Cette année, la priorité des priorités sera de remplir les carnets de commandes.