" ENVISAGER AUTREMENT LA CONCEPTION DES BÂTIMENTS "

NATHALIE TCHANG, PRÉSIDENTE DE TRIBU ÉNERGIE -

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CTB - Quelles ont été selon vous les innovations techniques les plus importantes en France ?

L'année 2018 a été marquée par le développement de l'économie circulaire. Plus qu'un produit ou une solution technique en particulier, la réflexion est en cours concernant le devenir de nos déchets notamment. Ce sont toutes les filières qui se mobilisent pour récupérer et réutiliser. Je citerais les exemples d'Isover, qui propose de reprendre des laines de verre sur chantier, de la filière béton, qui se pose la question de la récupération des matériaux de démolition, ou encore de la société CampoSphere 1, qui propose de recycler des bâtiments modulaires. Ces questions nous amènent à envisager autrement la conception des bâtiments, notamment leur démontabilité.

CTB - Des exemples à l'échelle internationale ?

Les produits que l'on repère à l'étranger sont souvent difficiles à transposer et à faire accepter par les bureaux de contrôle, car ils ne répondent pas aux mêmes réglementations de qualité de l'air intérieur, d'acoustique, d'incendie…

En France, nous avons la chance d'avoir des industriels qui cherchent à développer des solutions pour répondre aux besoins des bâtiments de demain. Il existe déjà un large panel de procédés innovants, notamment en termes de matériaux biosourcés, de systèmes de récupération de chaleur, sur eaux grises ou air extrait, ou de réduction de l'impact sur l'environnement des fluides frigorigènes (par exemple, les PAC au CO2).

Ces innovations représentent de lourds investissements, des brevets souvent déposés par des PME. Elles méritent qu'on les soutienne.

CTB - Quels sont, dans votre métier, les freins et les leviers à l'innovation ?

Concernant l'économie circulaire, recycler coûte aujourd'hui plus cher que de mettre en décharge.

Le principal frein est là. Et puis il y a la question de la robustesse des matériaux récupérés.

Est-on certain qu'ils ne vont pas se dégrader, que l'on ne va pas avoir de problèmes ? Car il ne faut pas prendre de risques pour la sécurité des personnes. C'est un autre frein à lever. Pour les fluides frigorigènes, les obstacles sont davantage d'ordre technologique. Certains fluides alternatifs sont inflammables : il y a un compromis à trouver entre la sécurité et la performance toujours plus élevée attendue sur les PAC. En matière de production d'ECS, le souci est que le niveau de la RT2012 peut être atteint avec des systèmes basiques et peu coûteux, comme les chaudières gaz à condensation murales.

C'est plus ici un problème d'incitation réglementaire.

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