«A l’origine, la plaine d’Ansot a d’abord une vocation hydraulique. C’est une ‘‘barthe’’, c’est-à-dire une zone de terrains bas en dessous des plus hautes eaux de la Nive et de l’Adour. Une sorte de polder basco-landais qui régule les eaux en cas de crues importantes », indique Daniel Chéné, directeur général des services techniques de la ville de Bayonne. Dès le début des années 1980, dans une logique de protection des quartiers bas, la commune a progressivement racheté des terrains sur cette zone de 300 hectares qui s’étale, côté rive droite de la Nive, à la fois sur Bayonne (100 hectares) et Villefranque (200 hectares).
Dans les années 1990, l’idée de créer un grand pôle environnemental à moins de 3 km du centre-ville émerge. Avec plusieurs objectifs : ouvrir au public un site identifié Espace naturel sensible par le conseil général des Pyrénées-Atlantiques (classé au titre de la directive européenne Natura 2000 en 2004), créer un lieu d’accueil et d’information, préserver la faune et la flore, développer des actions de sensibilisation et d’éducation à la nature, regrouper les compétences Environnement de la ville.
Une passerelle intégrée. Dans quelques semaines – pour le retour du printemps –, les visiteurs découvriront ce « site adapté » et désormais accessible en toute sécurité. « Ici, c’est la nature qui commande », prévient Daniel Chéné. « L’homme est un invité, un observateur… La création de cheminements pédestres de découverte (faune, flore, écologie…) va permettre de canaliser les flux, tout en restant dans une logique de protection des espèces ». Dans le même temps, la vocation initiale des barthes est renforcée avec une complète remise en état du réseau hydraulique (canaux, clapets, etc.). Dans la première moitié du XXe siècle, le Pont Blanc permettait d’assurer le transport de marchandises – notamment le sel – entre le Pays Basque intérieur et le port de Bayonne… Une jonction entre la rive gauche et la rive droite de la Nive qui a été démantelée au début des années 1950. C’est là que la passerelle d’Ansot a été installée (110 m de longueur, 3,5 m de largeur et un poids de 125 tonnes). Une structure tout acier – posée sur les anciennes piles et culées – qui reprend les éléments des garde-corps des ponts bayonnais, avec des poutrelles en acier kaki qui se fondent dans le paysage et un plancher en pin des Landes. « L’inclinaison à 4 % permet l’accès des personnes se déplaçant en fauteuil. »
Outre la construction de la passerelle et des chemins de découverte, l’enveloppe de 2,71 millions d’euros (dont 760 000 euros d’acquisitions foncières) dédiée à ce projet a également permis la rénovation de la Ferme d’Ansot en Maison des Barthes (pôle d’accueil et d’information), la construction d’un observatoire à oiseaux, l’implantation d’un étang d’un hectare (réserve ornithologique et lieu de nidation), la création d’un chemin de halage de 12 km en rive droite qui va prolonger la piste cyclable Bayonne-Ustaritz. Une suite est prévue à l’horizon 2008 : réhabiliter un second bâtiment « Le petit Ansot » pour y transférer les collections et les activités pédagogiques du Museum d’histoire naturelle.
