L'installation d'une station d'épuration soulève toujours de grandes craintes de la part des riverains, inquiets à l'idée de vivre dans les mauvaises odeurs. Cette détestable réputation ne sera peut-être bientôt plus qu'un mauvais souvenir avec de nouvelles techniques de traitement des polluants volatiles, qui permettent de mieux intégrer les stations dans l'environnement urbain.
C'est le cas à La Chapelle-Saint-Mesmin avec la station du Sivom d'Orléans, prévue pour traiter les effluents de 400 000 équivalents/habitants avec un débit maximum de 5 500 m3/h (1,5 m3/s). Pour cette station proche des habitations, tous les équipements, et en particulier les bassins d'aération et d'anaérobie, ont été couverts afin de récupérer l'air vicié, qui doit être recyclé en fin de chaîne. Installées par la société suédoise Socrématic, la ventilation et la désodorisation reposent sur un vaste circuit fermé alimenté par cinq ventilateurs, qui fournissent 72 000 m3 d'air neuf toutes les heures. La dépression des bâtiments permet d'éviter la diffusion des pollutions à l'extérieur.
L'air pollué est donc conduit vers trois tours de lavage physicochimique, l'une à base d'acide sulfurique, pour attaquer les pollutions azotées, les deux autres avec de la soude et de l'eau de javel, pour lutter contre les pollutions sulfurées et soufrées. Cette technique chimique permet de réduire 99 % des pollutions soufrées et azotées. D'autres techniques commencent aussi à se développer : traitement biologique avec un biofiltre, absorption par charbon actif ou par minéraux, oxydation thermique et condensation. Tous ces traitements permettent de maintenir les pollutions olfactives très en deçà des normes maximales admises. Le meilleur juge reste encore le nez des riverains et les plaintes qu'ils ne manquent jamais de déposer : aucune n'a été enregistrée à La Chapelle-Saint-Mesmin après un an de fonctionnement.
PHOTOS : Le bassin de la station de traitement des eaux du Sivom d'Orléans est couvert pour rabattre les odeurs. Un flux de 72 000 m3/h d'air neuf est introduit dans l'installation et traité dans trois tours.