En Gironde, une salve de labellisations E+C- pour le plan collèges

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Le collège de Saint-Selve, livré en 2022, a atteint le niveau E3C2 du label E+C-, notamment grâce à une chaufferie biomasse et à la pose de panneaux photovoltaïques qui assurent son autonomie électrique à 70 %.

Sur les 49 collèges français qui ont été labellisés E+C-, le département de la Gironde en compte déjà cinq, tous avec le niveau E3. La dernière labellisation, délivrée en décembre, concerne le collège de Saint-Selve, deux ans après sa livraison. « Le temps nécessaire pour mesurer la réalité des promesses », précise Claire Tikhonoff, directrice du développement de l'organisme certificateur spécialisé dans le bâtiment tertiaire Certivea. Elle remettait pour l'occasion trois autres « diplômes » E+C- au président du conseil départemental, Jean-Luc Gleyze pour les établissements Jacques-Ellul et Belcier à Bordeaux et Wangari-Maathai au Pian-Médoc. Le cinquième, le collège Andrée-Chedid à Haillan, a déjà été labellisé.

Deux autres réalisations sont en cours de processus, et les trois derniers projets du plan collèges lancé en 2017 - actuellement en construction ou en recherche d'un terrain - ne dérogeront pas à l'exigeant cahier des charges du label qui a préfiguré la RE 2020. Au final, 10 des 12 nouveaux établissements du plan auront reçu une labellisation.

Celui de Saint-Selve (architecte : Flint), emblématique des ambitions départementales, était destiné à décrocher la mention C1, mais « nous avons poussé le curseur en C2 par des choix de détails qui ont fait la différence », explique Nicolas Ovial, directeur de travaux chez Fayat, en charge du chantier. Le collège dispose ainsi d'une chaufferie biomasse, d'un système de récupération des eaux de pluie pour les sanitaires, de 4 000 m2 de toitures végétalisées et de 300 m2 de panneaux photovoltaïques qui assurent son autonomie électrique à 70 %.

Mutualiser les locaux. La performance architecturale et environnementale de Saint-Selve tient également à la mutualisation possible des locaux avec les associations municipales : gymnase, salles d'informatique, de musique et d'arts plastiques, cantine. « Des espaces qui ne donnent pas nécessairement sur l'extérieur », précise la direction des collèges, en négociation étroite avec les pompiers pour établir les cheminements d'évacuation. L'accès intéresse l'ensemble musical municipal tandis qu'un projet de conserverie dans la cuisine scolaire pendant les vacances d'été est à l'étude. Le département cherche à généraliser ces pratiques d'ouverture « pour gaspiller moins de ressources en constructions nouvelles », sachant qu'un collège ne sert à l'enseignement que 138 jours par an.

L'entreprise de BTP bordelaise Fayat était le mandataire du groupement retenu par le conseil départemental dans le cadre d'un marché global de performance « pour regrouper toutes les compétences derrière un seul interlocuteur ». Fayat a conçu et réalisé le bâtiment avec une obligation de sous-traitance à 70 %, qui garantit la présence de PME locales sur le chantier. Le mandataire en assure l'exploitation-maintenance durant cinq ans.

D'un montant de 640 M€, le plan collèges est en voie d'achèvement mais un autre s'annonce pour restructurer les établissements existants en site occupé. Un nouveau défi qui s'accompagnera « d'autres labels propres à la rénovation », glisse Claire Tikhonoff.

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