Cession de l’activité « construction » (Spie Batignolles) en 2003 ; cession de l’activité pipelines en 2005 ; vente de Spie Rail à Colas en 2007. En l’espace de cinq ans, la société Spie (constituée en LMBO depuis juillet 2006 avec le fonds d’investissement PAI Partners comme actionnaire principal à 87 %) a achevé son repositionnement stratégique sur les métiers de services techniques de proximité. En parallèle, Spie a procédé à de nombreuses acquisitions dont deux opérations majeures en 2007 : Controlec aux Pays-Bas (55 millions de CA) et Matthew Hall au Royaume-Uni (503 millions). Cette dernière société constitue désormais la première filiale du groupe en chiffre d’affaires et a fait croître la part de chiffre d’affaires réalisée hors France de 28 % à 40 %. En tenant compte de ces changements de périmètre, le chiffre d’affaires de Spie s’établit en 2007 à 3,46 milliards, en progression de 28,5 %. Le résultat opérationnel courant (Ebit) atteint 137,5 millions, en hausse de 42 %. Cette performance repose sur un rythme de croissance externe historique (treize sociétés acquises en 2007 pour plus de 600 millions de CA) mais aussi sur une croissance organique forte, 8 %.
L’activité de Spie est réalisée pour 69 % dans les travaux neufs et la rénovation et 31 % dans la maintenance et autres services. Plus de 75 % du CA dépend de clients qui passent des marchés chaque année depuis au moins quatre ans. « Le marché moyen est souvent de trois ans renouvelables et notre taux de renouvellement dépasse 80 %, ce qui est très satisfaisant », indique Jean Monville, président de Spie. D’où la récurrence et la bonne prédictibilité de l’activité.
Devenir n°1 en Europe
La commande moyenne est de l’ordre de 30 000 euros et seul 1 % des affaires a un montant supérieur à 1,5 million d’euros. « L’ingénierie électrique bénéficie à l’heure actuelle de facteurs positifs – externalisation de la maintenance des entreprises, investissements liés à l’efficacité énergétique – qui accélèrent la croissance du marché et favorisent donc la croissance interne. » Mais en France, les six majors de l’installation électrique* ne représentent que 48 % du marché « accessible » (hors résidentiel). Il n’est donc pas à maturité et les opportunités de croissance externe sont nombreuses. Jean Monville veut dépasser Vinci Energies et devenir numéro un en Europe. Un objectif qu’un rapprochement (acquisition, fusion ?) avec la société Cegelec en vente lui permettrait d’atteindre. Pour l’heure, il se concentre sur ses fondamentaux : un besoin en fonds de roulement négatif et une amélioration du résultat d’exploitation : de 4 % en 2007 à 4,3 % en 2008 puis 4,5 %.