Le ministre des Transports, Dominique Bussereau, a qualifié lundi à Bordeaux de "farfelue" l'idée de construire un nouvel aéroport entre Toulouse et Bordeaux, comme le suggérait un rapport de la Datar publié le 24 avril.
"La solution n'est certainement pas la solution technocratique qui consisterait à imposer un aéroport éloigné des deux (villes), même s'il était au milieu", a déclaré le ministre au cours d'un colloque sur l'avenir de l'aéroport de Bordeaux dans le cadre de la décentralisation.
"Je crois qu'un jour il faudra un nouveau Blagnac (l'aéroport de Toulouse), mais peut-être d'abord en privilégiant, comme le souhaitent les Toulousains, la desserte par TGV de Toulouse", a-t-il ajouté, estimant qu'il "faudra vraisemblablement développer Mérignac (l'aéroport de Bordeaux), en complémentarité avec le futur TGV".
"Le gouvernement attend le débat parlementaire des 20 mai et 3 juin pour prendre de grandes décisions en matière d'infrastructures de transport", a-t-il rappelé.
En marge de ce colloque, une convention a été signée entre Air France et la CCI de Bordeaux, gestionnaire de l'aéroport de la ville, portant sur le développement d'un point de correspondances pour des lignes à destination de la péninsule ibérique.
Par cette convention, les deux parties entendent renforcer le trafic des lignes déjà exploitées et améliorer le système de correspondances, a expliqué le président de la CCI, Laurent Courbu.
L'accord entérine la mise en place depuis octobre 2000 d'un noeud de correspondances, baptisé "Porte ibérique", qui permet de relier, via Bordeaux, huit villes françaises (Marseille, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon, Nantes, Nice, Rennes, Strasbourg) à cinq villes européennes (Barcelone, Lisbonne, Madrid, Porto et Dublin).
"Le potentiel est considérable", a estimé M. Courbu, notant que le trafic annuel, via la Porte ibérique, est passé en deux ans de 610.000 à 735.000 passagers sur un total de près de 3 millions de passagers.
