Des urbanistes marient l’écologie et l’économie

Reconnectez ! Au terme d’une joute dématérialisée sur la réconciliation entre économie et écologie, Magali Talandier et Pierre Veltz ont trouvé des raisons d’espérer autour de cet impératif. A l’issue du 5 à 7 du club Ville Aménagement animé par Ariella Masboungi le 24 novembre, une vague d’internautes en liesse a répondu, elle aussi, d’un seul mot : merci !

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5 à 7
A l'invitation d'Ariella Masboungi (en haut à droite), Magali Talandier (en bas) et Pierre Veltz ont brassé écologie et économie dans un bain d'urbanisme.

Résilience locale pour l’une, planification étatique pour l’autre : Magali Talandier et Pierre Veltz ne déroulent pas le même scénario, quand Ariella Masboungi les invite à tracer des routes qui transcendent l’opposition entre économie et écologie, tout en parlant aux urbanistes.

Laboratoire grenoblois

Pour nourrir ce Cinq à Sept du club Ville Aménagement intitulé « L’écologie est affaire d’économie » le 24 novembre, la professeure d’urbanisme et d’aménagement de l’université de Grenoble Alpes évoque l’expérience d’un territoire laboratoire : « La désignation comme capitale verte européenne en 2022 constitue à la fois une reconnaissance des démarches et une occasion d’en rendre compte », se réjouit Magali Talandier, présidente du conseil scientifique qui assiste la ville et la métropole de Grenoble dans la préparation de ce rendez-vous.

De son côté, l’ancien patron de l’établissement public d’aménagement de Paris-Saclay garde un œil critique sur l’atomisation du pouvoir communal : « Laisser aux maires la maîtrise de l’urbanisme aboutit à une catastrophe. La prolifération des lotissements reflète une organisation institutionnelle intenable », diagnostique Pierre Veltz.

Résilience transformatrice

Les deux défenseurs de la réconciliation entre écologie et économie se retrouvent dans le refus des approches binaires et simplistes, qu’elles opposent les villes aux campagnes ou les tenants de la décroissance aux chantres de la croissance verte. Magali Talandier identifie trois pistes dans ses définitions de la résilience : absorbative lorsqu’elle s’appuie sur ce qui fonctionne ; adaptatrice quand elle réoriente le système ; transformatrice quand elle le remet en cause.

« J’aime la résilience transformatrice », embraye Pierre Veltz, qui publiera en janvier aux éditions du Seuil « L’économie désirable. Sortir du monde fossile ». Au mot « transition » qu’il trouve trop soft, il préfère « l’effort de créativité exaltant », nécessaire pour « inventer un nouveau monde ».

Métissage

Le changement de modèle trace la feuille de route commune aux deux urbanistes. Pierre Veltz identifie une voie dans la redéfinition de la valeur, pour recentrer l’économie vers les services rendus aux individus, à commencer par la santé. Magali Talandier décèle des germes dans des collectifs de citoyens, encore minoritaires, et dont le potentiel d’essaimage passe par « des acteurs pivots ». Dans ce rôle, Ariella Masboungi a conforté, ce 24 novembre, la position du club villes et aménagement, comme moteur d’un métissage à approfondir entre économistes et urbanistes.

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