Sur le quai nord de la place nautique de Lyon Confluence, dans l'îlot B d'Islands Quai, six immeubles sont en train de se vêtir de cuivre (8 000 m2) et d'Inox (3 000 m2). Ces 11 000 m2 de métal pimpant ont été mis en œuvre par l'entreprise Raimond, spécialiste de ce type de travaux. « Pour répondre aux exigences des cabinets d'architectes, HTVS pour les deux bâtiments cuivre et Massimiliano Fuksas pour les quatre immeubles Inox, nous avons travaillé sur des matériaux usinés dans nos propres ateliers », explique Bruno Barthès, directeur général de Raimond. Car c'est en amont de la pose que s'est joué le succès de ce chantier.
Tout d'abord par le soin apporté au calepinage des façades. « Sur la base du projet soumis par les architectes et après le relevé réalisé par notre géomètre, nous avons cumulé environ 1 500 heures en bureau d'études entre plans d'exécution, plans de production et programmation machine », souligne Bruno Barthès. Ainsi pour les façades en Inox, l'agence Fuksas voulait des joints plats horizontaux, visibles et non alignés. Cette contrainte, ajoutée aux spécificités de la façade et à la rentabilisation du chantier (réduction les chutes de métal à la production, optimisation du temps de pose.), a conduit à la définition de 15 types de pièces différentes à placer.
Les 5 000 heures de travail de façonnage à l'atelier ont également permis de livrer sur chantier des éléments totalement finalisés (avec joints et points de fixation prêts) et regroupés à façon sur des palettes dédiées par zones de façade à monter. « La pose d'un bardage est un travail de réglage et de minutie, relève Bruno Barthès, d'où l'importance de notre travail en amont. »
Performances énergétiques de 40 % inférieures à la RT 2005
L'intervention sur le chantier a démarré en novembre 2008 avec la pose d'une isolation thermique par l'extérieur (ITE) pour répondre au classement HQE des immeubles. Subventionné par l'Europe au titre du programme Concerto, le projet Lyon Confluence s'est engagé sur des bâtiments aux performances énergétiques d'au moins 40 % inférieures aux exigences de RT 2005. Après l'ITE (laine minérale de 120 mm, le chevronnage vertical en pin et le voligeage en pin de 18 mm avec lame d'air), le bardage a pu commencer. « Nous avions environ une quinzaine de personnes sur le chantier qui a cumulé 35 000 heures de travail dont 5 000 pour les échafaudages, note Bruno Barthès. Le bardage proprement dit ne représente peut-être que 20 % du temps de pose. » Mais, d'après les commentaires enthousiastes de l'architecte Franck Vella sur ce chantier, le résultat est à la hauteur des espérances. Pour lui, l'idée était de renvoyer à l'identité de la zone, ancien port fluvial et zone industrielle. Pour ses deux bâtiments situés en bordure du quai, HTVS a ajouté des volumes entrants, sortants ou en rotation, pour symboliser grues et palans. En témoigne l'immeuble doté d'un dernier étage en porte-à-faux. Réalisée par Baudin Chateauneuf, cette « boîte » est une structure métallique, montée sur place, puis hissée au sommet du bâtiment pour y être ancrée. Le recours au bardage en métal permettait également aux architectures de créer des structures très animées. Comme l'explique Michele d'Arcangelo, architecte à l'agence Massimiliano Fuksas à Paris, « L'Inox est idéal pour donner cette sensation de mouvements, de changements. Les reflets de la lumière, du ciel et des autres immeubles font vivre la façade et donnent une vibration au bâtiment. » Enfin, les lignes horizontales structurent également ces six bâtiments, qu'il s'agisse des joints horizontaux non alignés pour l'Inox ou des caissons de hauteurs différentes pour le cuivre.
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