Des eaux usées traitées pour arroser les espaces verts : c’est possible !

Si l’on parle beaucoup de la réutilisation des eaux usées traitées, où en est vraiment la législation en ce qui concerne l’arrosage des espaces verts, des terrains sportifs et des golfs ? Quels sont les critères à prendre en compte pour l’arrosage ?

Jusqu’alors, il n’existait pas de réglementation sur la réutilisation des eaux usées traitées dans ce contexte. Il convenait de se référer aux recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène Public de France qui avaient été publiées en 1991 !

1. Quatre niveaux de qualité

Un arrêté est enfin paru le 2 août 2010. L’accent y est mis sur la qualité physico-chimique des eaux, la protection des habitats et du personnel. Quatre niveaux de qualité permettent de classer les eaux usées traitées selon leur usage. Les espaces verts et les terrains sportifs doivent être arrosés avec une eau de qualité A, soit le niveau le plus exigent (car présence de public), une contrainte de distance étant fixée selon les activités considérées.

2. Dossier obligé

L’arrosage se fait dans tous les cas en hors des heures d’ouverture au public. Un dossier de demande d’autorisation doit être transmis à la préfecture, qui autorisera ou non le projet après avis de l’ANSES. Il détaillera les performances de la STEP, le projet de réutilisation, le réseau d’irrigation, la description initiale du milieu récepteur et une analyse des risques et impacts environnementaux et sanitaires.

3. Analyses régulières

Au niveau de la qualité physicochimique des eaux, 3 paramètres sont concernés : la teneur en matières en suspension (MES), la teneur en éléments nutritifs (N/P) et la teneur en micro-organismes pathogènes. Les MES déterminent la capacité de l’eau à encrasser les dispositifs d’arrosage. Ce sont des matières organiques qu’il faut éliminer.

Il convient aussi d’évaluer les apports en éléments nutritifs via les eaux usées traitées (N et P) pour réduire l’apport d’engrais en conséquence. Pour des raisons économiques et écologiques, si les pelouses ont souvent besoin d’un amendement, un excès d’éléments nutritifs peut être aussi néfaste qu’un déficit. Il faut donc prendre garde à ne pas augmenter drastiquement la quantité de sels dissous dans le sol. Des analyses régulières permettent d’évaluer la situation. Une concentration de 750 mg/l est acceptable. Au-delà, le risque est préoccupant, surtout à partir de 1 g/l.

4. Des bases solides

Les contraintes de qualité des eaux et de protection du personnel sont fixées, et permettent de monter des projets sur des bases solides. En étudiant le traitement complémentaire nécessaire et en combinant les techniques, il s’avère possible de réutiliser les eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts et des golfs.

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