Estimé à 2 milliards d’euros, le plan breton de déploiement de la fibre optique est à la traine. La chambre régionale des comptes évalue son état d’avancement à 54 % contre 84 % pour les autres réseaux publics de la métropole.
Baptisé Bretagne Très Haut Débit (BTHD), ce réseau doit, à terme, relier 1,5 million de locaux d’habitations ou d’activités aux infrastructures de communication par fibre optique. Or sa mise en place a connu de grandes difficultés. La première tranche dans les zones peu denses d’Ille-et-Vilaine et de Côtes-d’Armor qui a été confiée au groupement Sogetrel (mandataire)/Circet/Cegelec Ouest/Imoptel/Bage et Allez a été livrée avec près de 6 ans de retard.
« Initialement prévue en 2018, la fin des travaux a été décalée une première fois en 2020. L’incapacité du groupement à fournir les attendus a fait fortement dériver le calendrier initial et a conclu à une fin des travaux en 2024 », raconte le syndicat mixte Mégalis Bretagne, propriétaire du réseau et qui s’est vu confier sa construction en 2013 par la Région Bretagne.
Le syndicat mixte, prêt à se défendre
Sollicité par Le Moniteur, Sogetrel, mandataire de ce groupement n’a pas souhaité répondre à nos questions alors que, depuis quelques semaines, il a engagé une campagne massive de plus d’une centaine de recours devant le tribunal administratif de Rennes contre Mégalis Bretagne.
« Alors même que ces entreprises privées ont été défaillantes dans la conduite des travaux de la phase 1 du projet Bretagne Très Haut Débit et que leur gestion est une source importante des retards que nous avons connus, elles sollicitent aujourd’hui des réclamations de plus de 30M€ » s’insurge Mégalis.
Le syndicat mixte compte se défendre devant toutes les juridictions administratives et l’a fait savoir par la voix d’un communiqué de presse et d’un post sur le réseau Linkedin. « Les entreprises de travaux doivent assumer leurs responsabilités dans les retards de chantier et ne pas systématiquement se retourner contre les collectivités publiques pour faire prendre en charge par les contribuables les conséquences de leurs gestions » estime-t-il.