Fleurir la ville, ce n’est pas « juste un peu de verdure que l’on installe ici et là pour faire joli ». Les parterres des espaces publics sont en effet observés à la loupe par les habitants jusqu’à servir d’exemples pour leurs propres jardins. Ce qui ne les empêche pas d’arpenter les allées des jardineries pour y découvrir des plantes venues d’ailleurs, du Midi ou des tropiques : lauriers-roses, tibouchinas, lantanas sur tige, palmiers, bananiers, lins de Nouvelle Zélande…
Deux options de culture.
Attirés par la nouveauté, les passionnés de végétaux aimeraient bien, aussi, voir ces plantes extraordinaires égayer leur ville. Bien entendu, ces « frileuses » ne supportent pas les rigueurs des hivers sur les 3/4 de l’hexagone. Il y a alors deux solutions : les considérer comme des annuelles et s’en débarrasser (même si elles sont vivaces !) au renouvellement de massif à l’automne ou les installer en bac et les rentrer sous serre en hiver. Dans le premier cas, les espèces choisies sont généralement des herbacées qui poussent vite et fleurissent abondamment dès les premières années (fuchsias, liserons de Mauritanie ou prostanthéras). Leur plantation s’effectue en même temps que les annuelles. Le second cas concerne les ligneux, arbustes ou grimpants, qui demandent plusieurs années de formation et donc plus onéreux à l’achat. Si l’on choisi de les rentrer dans un local pendant l’hiver, celui-ci doit répondre à une caractéristique essentielle : offrir des conditions hydrométriques et de températures idéales (entre 11 et 13°) qui, en plus de conserver en bon état les végétaux ainsi mis à l’abri, peuvent également favoriser la fructification pour certains d’entre eux.
Usage parcimonieux.
Que cet inconvénient ne vous détourne pas de leurs nombreux atouts. Il peut en effet être facilement minimisé par un usage parcimonieux de ces espèces dites « frileuses ». Le temps de manutention nécessaire pour sortir et rentrer les plantes sera en effet supportable pour les équipes des services espaces verts tandis que leur éclat, leur originalité, l’allure des sujets choisis et votre mise en scène les feront remarquer sans qu’il soit nécessaire d’en placer beaucoup. Il en suffit souvent d’une seule, de belle stature, pour apporter l’exotisme attendu dans un massif si vous décidez d’enterrer le conteneur en pleine terre, le temps de la belle saison. Si elles sont installées en bac, l’ensemble plante/contenant peut s’avérer un décor à lui tout seul à condition de bien veillez à leur harmonie : forme, couleur… Par ailleurs, sachez aussi que les méditerranéennes - mais aussi les palmiers dans une moindre mesure - ont l’avantage de bien supporter la vie en bac. De leurs origines, elles ont en effet gardé une bonne tolérance à la sécheresse et à la chaleur. Un emplacement au soleil s’impose. Néanmoins, prenez garde aux courants d’air pour les sujets à grandes feuilles comme les bananiers ou les palmiers qui déchiquettent rapidement les limbes.
En dehors des sentiers battus.
S’il faut oser étonner vos concitoyens avec des plantes insolites, l’affaire n’est pourtant pas si simple que cela. Lauriers-roses et bougainvillées, tout le monde connaît… Mais les plantes qui nous viennent de l’autre bout du monde, de Nouvelle-Zélande par exemple, sont beaucoup moins familières du public. Pourtant, il y a là des beautés sculpturales qui méritent la vedette. On en veut pour exemples la cordyline, le lin et l’iris de Nouvelle-Zélande… Plus que leur floraison, c’est l’éclat de leur feuillage qui surprend avec leurs teintes improbables (rose, orange, noir…) et leur silhouette monumentale (jusque 1,80 m pour certains phormiums).




