Pour ce bâtiment classé monument historique le parti est celui d'une stricte réhabilitation (ou reconstitution le cas échéant), à l'identique. Ce principe conduira par exemple à remettre en place, sur les terrasses, des statues de grande dimension aujourd'hui disparues.
Depuis septembre, a été entreprise la restauration des façades. Celle-ci nécessite des interventions multiples : réparation et consolidation de tous les décors, corniches et frontons, réhabilitation ou changement de toutes les menuiseries extérieures. Toutes sont loin d'être effectuées sur place : la ferronnerie par exemple est systématiquement déposée, amenée en atelier, décapée et protégée. Il en sera de même pour les grands vitraux et la marquise de la façade d'entrée... Il s'agit donc de tâches particulièrement longues et minutieuses, exécutées par une dizaine d'entreprises spécialisées, venues de toute la France. Exemple : le nettoyage des façades (pierre de taille et pour partie chaux). Un revêtement peinture avait été appliqué dans les années soixante. Il s'est révélé pratiquement impossible, avec des moyens techniques modernes (micro-gommage, procédés chimiques, laser) de décaper le support sans l'altérer. Il faut donc intervenir à la main, au scalpel. Autres tâches délicates : les réparations des pierres cassées de la façade et des sculptures ; les réfections d'enduits à la chaux et des stucs, réalisées sur place.
Malgré les contraintes de sécurité, d'environnement (bruit) et d'utilisation actuelle du bâtiment quelques améliorations techniques sont apportées : pose de joints et verre 10 mm pour les fenêtres, utilisation d'Inox pré-patiné en remplacement du zinc pour les toitures, traitement coupe-feu des grandes baies au passage des dalles, réhaussement de balustrades...
Cette réhabilitation de l'Opéra de Nice, un vaste chantier de main d'oeuvre, sera achevée en juin 2000.
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage : ville de Nice.
Maître d'oeuvre : Jean Claude Yarmola, architecte en chef des monuments historiques.
Architecte d'opération : Bernard Camous.
Entreprises : Rossi-Payeux (maçonnerie), Le Ny (couverture), Menn (menuiserie bois), Cappellini (ferronnerie), Vitrail de Pirey (vitraux), Vernaz (dorure), Sara (peinture), Topver (vitrerie), Leclere (statuaire)
Coût prévisionnel de l'opération : 39 millions de francs TTC.
PHOTO : De nombreuses opérations délicates sont réalisées sur place comme les réparations des pierres cassées, de la façade et des sculptures et les réfections d'enduits à la chaux.