Dans les territoires : des contraintes et des opportunités qui varient selon les régions

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Lamécol transforme 2 700 m3 de pin maritime par an. Ici, les planches rabotées et encollées vont être transférées vers l'aire de serrage.

Ressources : en Gascogne, le pin maritime tient sa revanche

Première ressource sylvicole française, représentant 25 % du bois de sciage, le pin maritime est le grand absent de la construction. Sur une trentaine de lamellistes, un seul en a fait sa spécialité « à 95 % » : Lamécol (80 salariés), près de Bordeaux (Gironde). « En 2020, en pleine pandémie de Covid, le pin douglas d'importation n'arrivait plus qu'au compte-goutte à des tarifs indécents », se souvient son directeur, Laurent Daudigny, qui candidatait à cette époque pour le marché du lycée du Barp, dans le bassin d'Arcachon. Il a alors réuni les scieurs de la région pour être en mesure de lameller-coller 1 500 m3 de pin maritime, le plus gros chantier réalisé avec cette essence omniprésente dans le massif landais fort d'un million d'hectares.

Ce pin, noueux et tordu par le vent, moins haut et moins droit que le douglas, est transformé généralement en palette ou en papier, des marchés à faible valeur ajoutée. « Il ne faut pas comparer les deux, il faut raisonner avec la matière disponible », estime Laurent Daudigny. Alors, certes, les lames ne font pas 6 m de longueur mais 2,40 m. « Produire des poutres de structure de 20 m nécessite beaucoup de travail d'aboutage. Cela coûte plus cher, mais c'est possible », explique le dirigeant qui transforme 2 700 m3 par an : une paille dans la production française. Confiant, il investit actuellement 5 M€ pour moderniser sa chaîne de lamellé- collé et créer une ligne de panneaux- caissons pour les murs.

Mobilisation de deux scieries. Pour répondre à la volonté de travailler ce bois, Lamécol a fourni l'outil industriel. Mais l'appui financier de la région Nouvelle-Aquitaine a joué un rôle prépondérant, tout comme la forte mobilisation des scieries Lesbats et Labadie qui n'avaient jamais perdu espoir de construire en pin maritime. « De gros efforts ont été réalisés pour le séchage et le triage des lames », estime Apolline Oswald, cheffe de projets au pôle de compétitivité régional Xylofutur.

Le papetier-scieur-usineur Gascogne Bois collabore avec Lamécol. Son triage par machine vibratoire améliore le rendement et rend le bois plus compétitif. « Mais pas encore assez », regrette le responsable R & D, Laurent Castets. Avec le soutien de l'Ademe et de partenaires de la filière, tant en amont qu'en aval, il mène un programme scientifique pour « démontrer que le pin maritime est plus dense et plus résistant que les bois d'importation. C'est un investissement économique pour le territoire et écologique pour faire vivre notre forêt. » Des communes du territoire jouent le jeu pour leur tiers-lieu, gymnase ou école. De même, plusieurs agences d'architecture bordelaises contribuent à la réhabilitation du totem landais.

 

 

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