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Coronavirus : les consignes des Canalisateurs pour intervenir en sécurité

Ce corps de métier est le premier à publier ses fiches pratiques de prévention sanitaire qui doivent aiguiller les entreprises dans leurs interventions en cette période de pandémie. Ces dernières viennent compléter le guide publié par l'OPPBTP, le 2 avril dernier. 

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Canalisateurs
Des ouvriers interviennent sur une canalisation.

Paru il y a moins d’une semaine, le guide de l’OPPBTP a posé les premiers jalons nécessaires à une reprise progressive des chantiers. A présent que les grandes lignes en matière de mesures de sécurité sanitaire sont définies, en coulisses, les fédérations de métiers du BTP s’attèlent depuis plusieurs jours à décliner ces consignes en fiches pratiques. Ces dernières, spécifiques selon les secteurs d’activité, doivent guider les entreprises en instaurant des protocoles précis pour leurs compagnons.

Lister les situations du quotidien

Les Canalisateurs sont les premiers à rendre public leur travail dans ce domaine. « En partant des recommandations du guide de l’OPPBTP, nous avons réalisé quinze fiches de prévention qui répondent à des situations rencontrées au quotidien par nos membres. Pour chacune de ces situations, qui recouvrent environ 80% des activités de notre métier, nous avons cherché des solutions concrètes pour limiter le risque et le maitriser », explique Marc Gorlier, directeur général d’Axeo TP (Suez) et président de la commission prévention et sécurité des Canalisateurs.

Ces fiches traitent de situations très fréquentes comme l’entretien de la base vie du chantier, la prise en commun des repas, ou encore le transport des compagnons. Elles répondent également à des questionnements très attendus par les professionnels, comme l’attitude à adopter en cas de manipulation d’une pièce avec plusieurs collaborateurs à moins d’un mètre l’un de l’autre, ou encore le protocole en cas d’intervention chez des particuliers.

Aide à la reprise d’activité

Chaque protocole a fait l’objet d’une validation par l’OPPBTP après avoir été rédigé par les membres de la commission des Canalisateurs, qui regroupe des techniciens, des chefs d’entreprises, mais aussi des responsables sécurité des entreprises. Ces quinze fiches seront par ailleurs accompagnées d’une vidéo de présentation ainsi que d’une série d’affiches à placarder dans les bases vies et bungalows. 

« Nous espérons que ces supports pourront aider les entreprises qui doivent reprendre rapidement leur activité pour des nécessités économiques. Nous restons bien entendu à disposition d’autres fédérations de métiers si elles souhaitent échanger, nous serons heureux de les aider », précise Marc Gorlier.

Les principaux points à retenir :

  • Transport de personnes. Le chauffeur du véhicule sera le "référent COVID19" pendant tout le trajet. Dans le cas de plusieurs banquettes occupées, si les passagers disposent de protection faciale, alors laisser une place libre à minima entre 2 personnes. Si les passagers ne disposent pas de protection faciale, alors laisser 2 places libres a minima entre 2 personnes. En cas de suspicion de contamination, il faudra séparer les banquettes avant et arrière par un film plastique changé chaque jour. Et dans tous les cas, les surfaces de contact (poignées, volant, comodos, leviers frein et vitesse...) devront être nettoyées avec une lingette désinfectante. En outre, toute personne entrant dans le véhicule doit se désinfecter les mains au gel hydroalcoolique, et mettre un écran s’il y lieu. Pendant le trajet, le chauffeur doit enfin s'assurer que chaque personne monte par une porte différente, si possible. De même qu'à l'arrivée, il devra s'assurer que chaque personne descende de son côté.
  • Entretien des locaux. Un seul collaborateur par chantier est désigné pour l'entretien approfondi des espaces collectifs. Le nettoyage doit être effectué à minima matin et soir et après tout incident susceptible de provoquer la contamination par contact.  Pendant le créneau d'entretien, le collaborateur doit s'équiper des EPI et utiliser des solutions à base d’eau de Javel (ou équivalent) en s’assurant que la pièce est bien ventilée. Lors du nettoyage, ce dernier doit vaporiser les surfaces de contact (poignées, interrupteurs, tables, porte micro-onde, porte du frigo, mitigeur d'eau, dossiers des chaises, bancs, etc.). En l'absence de vaporisateur, utiliser un chiffon propre imbibé de produit ou une lingette pour chaque surface. Une fois le nettoyage terminé, le collaborateur doit retirer ses gants en les roulants et les jeter, puis se laver les mains et nettoyer les lunettes de protection avec une lingette désinfectante.
  • Organisation du vestiaire. L’employeur doit privilégier l'habillage et le déshabillage des personnes à leur domicile. Les vestiaires doivent être organisés pour éviter que les compagnons se croisent (marquage, balisage, décalage des équipes …). Dans le cas de l’utilisation des vestiaires entre deux personnes, le binôme rentre ensemble (séparé d'un mètre) et sort ensemble pour éviter le croisement de collaborateurs. Avant d’entrer, chaque collaborateur doit placer tous ses vêtements (civil ou travail) à l'intérieur de caissons, se nettoyer les mains avant l'entrée dans le vestiaire et limiter les points de contact avec les surfaces. Le dernier collaborateur à se changer assurera une désinfection des points de contact (ex : poignée de porte). Le vestiaire doit être laissé ouvert pour assurer un renouvellement d'air.
  • Les repas. Il est souhaitable que chacun apporte son repas (gamelle, vaisselle). Avant de prendre son repas, le collaborateur doit se laver les mains, nettoyer l’espace du repas (table : carré minimum de 1m, chaise, et le moyen à disposition pour réchauffer le plat) avec une lingette désinfectante ou autre moyen. Lors de la prise des repas, est nécessaire de respecter la distance minimale de 1 m.  Une fois le déjeuner pris, le collaborateur doit désinfecter son emplacement, sa chaise tout en évitant la proximité avec ses collègues, puis se laver les mains. 
  • Utilisation des engins de chantier. L’employeur doit privilégier l'attribution d'un engin à un chauffeur unique. A chaque montée dans l’engin ou le véhicule, le conducteur se nettoie les mains et met des gants jetables, puis il nettoie le poste de conduite et de toutes les commandes avec des lingettes désinfectantes (boutons, manettes, joysticks, ainsi que toutes les surfaces de contact usuelles). Il jette ses gants et les lingettes dans un sac poubelle. 
  • Matériels et outils. Le prêt d’outillage et de matériel doit être limité. Au début du chantier, les outils et le matériel seront attribués à un utilisateur unique. Chaque utilisateur est responsable du nettoyage de son matériel. Il devra les nettoyer du haut vers le bas avec une lingette ou un spray avec essuie tout (pas de nettoyage à grande eau) et également nettoyer les organes de commande. Pas de prêt de gants, lunettes et de masque. Avant d’être prêté à l’utilisateur suivant, l’outil devra  être tenu avec un moyen propre (ex : essuie-tout).
  • Gestes métier avec coopérateurs à moins d’un mètre. Avant de se rapprocher à moins d’1m d’un autre compagnon pour manipuler une pièce, le collaborateur devra se laver les mains, puis mettre ses EPI additionnels (masque FFP2 et lunettes), mettre ses gants de travail, et exécuter le travail attendu sans s’attarder. A l'issue des travaux, il retirera ses lunettes de protection, ses gants puis son masque. Il jettera le masque dans le conteneur identifié pour les déchets souillés COVID, se lavera les mains et nettoiera ses lunettes de protection avec un savon non abrasif. « Cela signifie qu’avant chaque intervention de ce type, le compagnon doit effectuer un temps de pause pour se désinfecter les mains et ses EPI. Par ailleurs, dans certains cas où il n’y a pas de masques FFP2, l’utilisation de masques chirurgicaux reste possible, si l’ensemble des personnes concernées en sont équipées. Le seul moment où l’utilisation d’un masque FFP2 est indispensable reste lors de l’aide à un blessé », précise Marc Gorlier.
  • Intervention chez des particuliers. Les entreprises doivent éviter autant que possible de rentrer chez les particuliers ou essayer de reporter l'intervention en dehors de la période de confinement. Si l'opération devait être maintenue, le professionnel  devra porter ses EPI (combinaison jetable sur vêtement usuels de travail, masque FP2 ou chirurgical, lunettes, gants) et respecter les règles de distanciation sociale pour saluer. Avant de réaliser l'intervention, il se lavera les mains puis mettra ses EPI. Durant le travail, il devra demander au particulier de respecter la distance de 1 m (voire, lui demander d’être dans une pièce différente), et réduire au maximum le contact avec les matériels (portes, tables, poignées...). A l'issue de sa prestation, une fois à l’extérieur, il retirera ses EPI et les jettera dans le conteneur prévu, puis se lavera à nouveau les mains.

A noter que d’autres situations sont détaillées, en particulier lors de l’assistance à un blessé, l’habillage ou l’équipement à deux, l’organisation des réunions, ou encore la signature de documents.

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