Comment Toulouse compte éviter le coup de chaud

Après un été 2022 daté comme le plus chaud de l’histoire, la ville rose adopte 30 mesures pour ne pas virer à l’écarlate. Renaturation, aménagements publics, débitumisation, toitures repeintes en blanc et installation d’ombrières sont au programme.

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Pour lutter contre le phénomène d’îlot de chaleur, la rue Alsace-Lorraine, principale artère du centre-ville, sera ombragée par un ciel de rubans.

Après des mesures d’économies conjoncturelles adoptées à l’automne dernier pour éviter la coupure de courant, Toulouse s’organise désormais en prévision du coup de chaud. Le maire Jean-Luc Moudenc vient d’annoncer un plan de 30 mesures dont certaines seront testées avant une éventuelle généralisation. « Les premières mesures vont entrer en vigueur dès cet été, puis elles monteront en puissance jusqu’à la fin du mandat en 2026 », a indiqué l’élu.

Dans le viseur, les 209 écoles primaires de la ville dont 70 seulement profitent actuellement d’une cour de récréation ombragée. L’aménagement de sept « cours-oasis » démarre immédiatement et l’objectif est de créer 30 nouvelles cours-oasis d’ici 2026. De même 207 brasseurs d’air seront installés dans les classes. Des aménagements qui nécessiteront un million d’euros d’investissements par an en supplément des budgets déjà fléchés sur les écoles neuves.

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Cour-oasis d'une école de Toulouse Cour-oasis d'une école de Toulouse

Réduire les îlots de chaleur

Autre enjeu fort à Toulouse dont la superficie dépasse celle de Paris, la lutte contre les îlots de chaleur. « Nous avons fait la cartographie des îlots de chaleurs urbains et travaillons déjà à ombrager et végétaliser les rues et places les plus concernées. Ainsi sur les 100 000 nouveaux arbres annoncés en 2019, 35 000 ont été plantés, 15 000 autres le seront dans l’année qui vient », promet l’élu.

Dans les rues de Metz et grande rue Saint-Michel, déjà en travaux et en cours de végétalisation, le système de Stockholm (qui prévoit la création de fosses de plantations), est adopté afin de récupérer les eaux de pluie pour l’arrosage.

La rue Alsace-Lorraine, principale artère du centre-ville, sera ombragée par un ciel de rubans, tandis que des voiles d’ombrages saisonnières seront déployées dans plusieurs autres points de la ville.

Dans son plan, la mairie de Toulouse a aussi confié quelques expérimentations à des industriels. Par exemple une ombrière gonflable et mobile de 260 m2 (déployée tous les matins et repliée chaque soir), sera testée cet été place Abbal.

Nouvelles couleurs

Sans attendre le futur PLUIH prévu en 2025, la mairie introduit aussi dans toutes les commandes publiques un critère Albédo supérieur ou égal à 0,4 pour les façades exposées au sud/sud-ouest et les toits. « Sans remettre en question l’actuelle palette des couleurs de la ville et son dégradé d’ocres, nous envisageons de mettre de nouvelles couleurs dans le futur PLUIH avec des règles qui seront à terme applicables dans les 37 communes de la métropole. Une nouveauté sera d’introduire du blanc et de proscrire les couleurs les plus foncées », a prévenu le maire également président de la métropole.

Sans attendre 2025, la ville de Toulouse expérimente déjà les toitures blanches dans ses bâtiments publics neufs ; et prévoit dans ce nouveau plan, le verdissement de 30 façades d’écoles et de bâtiments publics.

Enfin, après le chantier réussi de la débitumisation de l’île du Ramier, (quatre hectares sur le site de l’ancien parc des expositions), Toulouse veut désormais déminéraliser partout où cela est possible ! 15 402 m2 seront débitumisés dans 109 opérations de voiries.

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