Près de deux mois après sa nomination au secrétariat d’Etat au développement de la région capitale, Christian Blanc est sorti de son silence. Mardi 13 mai, il a détaillé le contenu de sa lettre de mission où il lui est demandé d'avoir "une vision" pour Paris et l'Ile-de-France, avant de définir un "projet" conduisant à une "gouvernance".
Dans cette lettre, il est précisé que l'Etat n'est pas un partenaire comme les autres pour les collectivités traditionnelles de la région capitale et doit être un "acteur majeur" pour le projet de développement de la région Ile-de-France.
Christian Blanc doit "restaurer une ambition d'urbanisme cohérente à l'échelle de l'agglomération" et "proposer une vision globale du périmètre et de l'organisation de l'agglomération à l'horizon 2030". Il doit également prévoir des gestes architecturaux forts contribuant à son rayonnement culturel.
Le secrétaire d'Etat devra ainsi "participer activement à la consultation internationale pour l'avenir du Paris métropolitain coordonnée par le ministère de la Culture et de la Communication" (concours d'architectes de Christine Albanel).
De "grandes opérations d'aménagement" doivent également concourir à la "dynamique" et au "rééquilibrage" recherchés, "à commencer par la fondation d'un cluster technologique et scientifique de rang mondial autour du plateau de Saclay et le développement de la Plaine de France nord-est de Paris".
M. Blanc se voit charger aussi de la "programmation des infrastructures de transport" (de style Métrophérique) et de la "mobilisation des grands organismes et des sociétés nationales intervenant dans le territoire métropolitain".
"Cette vision et ce projet se traduiront naturellement par l'intervention d'un nouveau mode de gouvernance et de financement, où vous vous attacherez particulièrement à construire pour les grands équipements des modes de financement innovants, tirant le meilleur parti de la valeur économique", indique la lettre. Il pourrait s'agir d'un partenariat public-privé (PPP) et de la "captation de la rente foncière" : il s'agit d'un système à l'anglo-saxonne permettant de faire financer les équipements ou infrastructures par celui qui bénéficie de la plus-value foncière résultant de ces équipements.
Dans les semaines à venir le secrétaire d’Etat poursuivra les consultations des différents partenaires concernés : élus, organisations professionnelles, acteurs économiques, experts. Il sera entouré d’une administration de mission d’une cinquantaine de personnes, pilotée par Pierre Veltz, directeur de l’Institut des hautes études de développement et d’aménagement des territoires en Europe (IHEDATE) après avoir dirigé l’Ecole nationale des ponts et chaussées pendant quatre ans (1999-2003).