C’est avec les félicitations de Bruno Le Maire que les Etats généraux de la construction, organisés par la Fédération Française du Bâtiment, ont commencé ce 15 octobre.
Le ministre de l’Economie a salué, par message vidéo, la reprise forte et rapide du secteur suite au confinement : « nous vous avons accompagné à travers des mesures de soutien mais c’est à vous que vous devez ce redressement ». Il a ensuite rappelé le relèvement du plafond des marchés publics à 100 000€ sans formalité, dans le cadre de la loi Asap. L’objectif : faire démarrer les chantiers plus rapidement.
En contrepartie, le ministre a demandé aux entreprises de conserver leur engagement dans l’emploi des jeunes : « il y avait 60 000 apprentis dans votre secteur en 2019, je souhaite qu’ils soient encore 60 000 en 2020 ». Un objectif atteignable selon Oliver Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment : « oui nous pouvons nous engager à avoir 600 000 apprentis, nous en aurons même plus ! ».
Des inquiétudes pour la construction neuve
Autre sujet abordé pendant les débats : la construction neuve, « il y a un trou dans la raquette sur ce sujet dans le plan de relance », a alerté Olivier Salleron. « Il faut de l’activité dans la construction neuve pour que nous puissions travailler tout de suite », a prévenu Cécile Mazaud, dirigeante de l’entreprise Mazaud.
La ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, présente pendant les échanges, a tenu à rassurer : « Nous travaillons sur la prolongation des aides fiscales, notamment le dispositif Pinel et le prêt à taux zéro pour donner plus de visibilité aux professionnels ».
Plusieurs acteurs du BTP se sont également plaints des délais trop longs d’obtention des permis de construire. « Des procédures simplifiées et dématérialisées nous permettraient de démarrer les travaux plus rapidement », a affirmé Cécile Mazaud.
Là encore la ministre du Logement a voulu rassurer : « je souhaite donner un coup de boost à ce projet et mettre en place un outil dès le premier semestre 2021 pour déposer les demandes. Nous avons aussi des idées de simplification pour alléger la charge sur les communes. »
À quoi ressemblera le bâtiment dans 15 ans ?
Emmanuelle Wargon a rappelé les 7 Mds€ du plan de relance consacrés à la rénovation énergétique. Avant d’ajouter : « L’année prochaine je vise 500 000 dossiers avec MaPrimeRénov' ». Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité de freiner l’artificialisation des sols : « cela représente l’équivalent d’un département tous les dix ans, nous ne pouvons pas continuer comme ça ».
Enfin, les Etats généraux de la construction ont été l’occasion de s’interroger sur le futur du bâtiment. « Nous allons devoir introduire plus de mixité dans les modes de construction et les matériaux », a affirmé Jean Passini, président de la commission environnement et construction durable à la FFB. Le secteur devra s’adapter au développement de l’impression 3D et à l’usage du biosourcé. Du coté des logements, « la vraie nouveauté c’est la connectivité, l’arrivée du numérique », selon Christel Heydemann, présidente de Schneider Electric. Autant de pistes qui vont alimenter la réflexion prévue pour durer neuf mois, jusqu’au congrès de la FFB à Lyon en juin prochain.
A la FFB, on pense à 2022 (et pas qu’en se rasant le matin)
Une cinquantaine de représentants d’entreprise sont réunis par la Fédération française du bâtiment pour dessiner les forces et faiblesses actuelles du secteur du bâtiment, et ceux qui devraient émerger dans les quinze prochaines années. Objectif de ce travail prospectif : « présenter un plan d’action pour le congrès de la FFB de juin 2021 et proposer des mesures d’accompagnement à tous les candidats présidentiables », a fait savoir Edouard Bastien, à la tête de la commission stratégie et prospective de la fédération, lors des Etats généraux de la FFB le 15 octobre dernier. Ce qui intéresse les patrons ? « Le recrutement, la formation et la reconversion, énumère Edouard Bastien. Le secteur jouit d’une bonne image, mais peine toujours à recruter. »