C’est acté, le projet du CDG Express est décalé. La ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé ce mercredi 29 mai 2019 "un report" à fin 2025 de la mise en service de cette future liaison ferroviaire entre Paris et l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Et ce "afin de limiter l'impact des travaux" pour les banlieusards.
Le projet, qu'elle juge "indispensable pour Paris et l'Ile-de-France", a-t'elle répété, ne sera donc pas opérationnel pour les jeux Olympiques de Paris-2024, comme cela avait été initialement annoncé. Le nouveau train devait entrer en service le 31 décembre 2023.
Un surcoût "d'une centaine de millions d'euros" au maximum
Le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot, avait proposé deux scénarios au gouvernement pour la réalisation du décrié CDG Express. Le premier suggérait une mise en service à temps pour les JO, moyennant une longue interruption du RER B. Le second décalait le projet à fin 2025. C'est donc cette dernière option que la ministre a retenue.
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Pour rappel, la ligne ferroviaire CDG Express, dont le coût initial est estimé à 1,8 milliard d'euros -hors coûts de financement d'environ 300 M€-, doit relier directement et en 20 minutes la gare de l'Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l'aéroport de Roissy. Cette somme de 1,8 milliard d'euros -dont 500 millions d'euros qui doivent être affectés à l'amélioration du RER B-, est financée par la Caisse des dépôts, ADP et SNCF Réseau, aidés par un prêt de l'État.
Le surcoût du scénario retenu pourrait avoisiner "quelques dizaines (de millions d'euros), une centaine au maximum", a précisé Elisabeth Borne, qui avait signé fin novembre le contrat de concession avec le consortium formé de Keolis (groupe SNCF) et la RATP, qui feront rouler les trains sur cette future liaison.
Moins de coupures pour le RER B
La conséquence de ce report, pour les usagers du RER B, pourrait être davantage de coupures le week-end sur la période 2021-23. Mieux toutefois, du point de vue des utilisateurs, que les conséquences du scénario de mise en service pour les JO 2024.
Lequel exigeait notamment pour le RER B une fermeture complète de la partie nord pendant trois semaines à l'été 2023, mais aussi de nombreuses fermetures anticipées de la ligne à 23 heures. De plus, SNCF Réseau ne disposait pas de marge dans un tel scénario, d'où des risques de perturbations et de retards.
Collectivités et usagers mobilisés
Ce projet est contesté par de nombreux habitants et élus d'Ile-de-France, qui craignent notamment que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris -et en particulier le RER B. D'autant que 15 chantiers importants sont prévus ces prochaines années dans ce secteur, dont ceux du Grand Paris Express.
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Le groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, la Délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (Dijop), et la société de projet CDG Express s'étaient prononcés en faveur du "scénario 2024", tandis que les régions Ile-de-France et Hauts-de-France, Ile-de-France Mobilités, la ville de Paris, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne préféraient attendre fin 2025. Leur mobilisation a payé.