Seine-Nord Europe (SNE), « c’est un projet emblématique, le premier canal neuf en Europe depuis plusieurs années, probablement depuis plus d’un siècle en France. » Le défi est donc de taille. Et il est même déjà concret pour les équipes de Marc Giroussens, directeur général d’Artelia Eau & Environnement.
La filiale de l’ingénieriste mène en effet, depuis près d’un an et demi, le premier groupement de maîtrise d’œuvre mobilisé sur le terrain. Au côté d’Arcadis ESG, de Tractebel Engineering SA, et de LWA, elle est chargée de la conception et du suivi de la réalisation des travaux sur le premier tronçon du canal – 18 km entre Compiègne et Passel, dans l’Oise.
Faisabilité technique et économique confirmée
Le groupement a d’ores et déjà remis toutes les études d’avant-projet avant l’été 2018. Première bonne nouvelle : « elles confirment la faisabilité technique et économique du projet », indique Marc Giroussens.
Parmi les enjeux techniques spécifiques au premier tronçon : le dévoiement des réseaux, la réalisation d’écluse de 180 m de long, une quinzaine de mètre de large, et avec des variations de niveau pouvant aller jusqu’à environ 6 mètres. « Cela aura un impact sur les matériaux constitutifs », explique le DG d’Artelia Eau & Environnement. Il faudra être aussi particulièrement vigilant à l’étanchéité du bief, prévient-il.
Bref, cet avant-projet a permis de bien dégrossir le terrain. Place désormais à la phase projet. Mais avant de pouvoir la débuter, le maître d’œuvre doit encore récupérer quelques données géotechniques et topographiques. Cette nouvelle étape devrait ainsi pouvoir s’amorcer début 2019. Il s’agira notamment de préparer les marchés de travaux. Objectifs : les publier au second semestre 2019, et sélectionner les entreprises en fin d’année, ou début 2020. Les premiers coups de pioche interviendront peu après.
D'autres marchés en cours
Marc Giroussens estime que c’est à ce moment-là, avec les appels d’offres et les premiers travaux de terrassement, que le canal SNE sera véritablement irréversible. « Cet axe n’a de sens que dans son intégralité. Alors, même si le premier secteur commence avant les 3 autres, et sera mis en service rapidement ensuite [a priori au second semestre 2023, contre 2027 pour l’ensemble du canal], il sera impossible de l’arrêter. »
Déjà pleinement engagé sur le projet, Artelia ne compte pourtant pas s’arrêter en si bon chemin et se contenter d’un secteur. Toujours en groupement, mais avec des partenaires qui peuvent varier, il s’est porté candidat pour la maîtrise d’œuvre des 3 autres tronçons, et pour le marché spécifique aux écluses. La sélection des entreprises devrait être annoncée avant la fin de l’année 2018.